Le segment des citadines polyvalentes est en constant renouvellement. Les marques présentent leurs nouveaux modèles à échéances décalées, poussant le segment dans une concurrence positive bénéfique pour la clientèle. Par conséquent, quand ce n’est pas l’une c’est l’autre qui apporte à cette catégorie l’un ou l’autre gadget ou innovation n’existant généralement que dans les classes supérieures. Dans le cas de la nouvelle Citroën C3, il s’agit entre autres du look décalé et de la ConnectedCam, qui peut finalement s’avérer plus utile qu’on ne le croit, nous y reviendrons plus bas. Mais la question est de savoir si ces éléments seront suffisants pour que Citroën parvienne à vendre autant de C3 que Renault vend de Clio.

Au sein d’une concurrence relativement étoffée : Renault Clio, Peugeot 208, Set Ibiza, Suzuki Swift, Ford Fiesta etc, la Citroën C3 propose un des meilleurs rapports prix de base/dotation de série. Elle débute à 12.725 €, en finition Live avec le petit 1,2l PureTech de 68cv en boîte manuelle. Cela représente une différence d’environ 1.200 € de moins qu’une Clio ou une Ibiza de base. Notre modèle d’essai, la C3 Shine motorisée par le 1,2l PureTech de 110cv en boîte automatique s’échange contre 18.701 €. En ajoutant quelques options comme la ConnectedCam, les jantes de 17’’, le pack Navigation TomTom 3D, le toit panoramique et le pack Safe, la facture grimpe alors à un peu plus de 21.000 €. Elle conserve toujours ce petit avantage de près de 1.200 € sur ses concurrentes directes, voire plus sur la Clio, qui à équipement égal avoisine les 23.000 €.

Extérieur

“La C3 opte pour le confort et se voit un peu larguée sur le plan dynamique”

La politique d’innovation de Citroën reste de mise. On prend une feuille blanche et son se décale tout en conservant certaines lignes d’autres modèles ayant déjà leurs adeptes parmi la clientèle. C’est probablement ainsi qu’ont travaillé les concepteurs. La partie avant est largement inspirée de la grande sœur C4 Cactus. Mais ce n’est pas tout puisqu’elle lui chipe également les airbumps. La taille de ceux-ci a cependant été revue à la baisse, et ils sont maintenant implantés plus bas dans les portières. Globalement, les lignes plutôt féminines de sa devancière ont été remplacées par des traits plus virils et par la signature lumineuse désormais caractéristique à une bonne partie des modèles de Citroën. Cette nouvelle face avant octroie à la C3 une tout autre personnalité, plus agressive, mais sans pourtant dénaturer le côté attachant et sympathique du concept. Elle offre également un vaste choix de personnalisation à travers différentes teintes applicables sur le toit, les coques de rétroviseurs, le cerclage de feux antibrouillard et les fameux airbumps. Reposant à nouveau sur la vieillissante plateforme PF1, la C3 s’allonge de 4cm par rapport à sa devancière (4,00m contre 3,96m) et vient se caler entre la Peugeot 208 (3,97m) et la Renault Clio (4,06m). Elle perd par contre 7cm en hauteur (1,47m contre 1,54m) et s’élargit de 2cm (1,75m contre 1,73m). Vous avez maintenant compris comment les constructeurs donnent plus de robustesse en apparence à leurs modèles. La partie arrière, tout en rondeur, abandonne les feux de type boomerang au profit de blocs trapézoïdaux. Le compartiment à bagages offre toujours le même volume, à savoir 300l en configuration 5 places et jusqu’à 922l (contre 1000l auparavant) en couchant la banquette arrière. Cependant, le seuil de coffre est toujours relativement haut, ce qui ne facilite pas l’accès aux bagages les plus lourds.

Intérieur

La conception de l’habitacle nous a laissé une impression mitigée. D’une part, nous avons l’impression que Citroën veut retrouver ses lettres de noblesse en offrant un niveau de confort plutôt intéressant pour le segment. Les sièges avant, à défaut d’offrir un bon maintien latéral, sont larges et moelleux, mais éventuellement implantés un peu trop bas. Il existe une réelle sensation d’espace intérieur, car la planche de bord est fort avancée, ce qui libère pas mal de place pour les jambes du passager. Le toit panoramique (en option) ajoute une belle luminosité à l’ensemble. Notons au passage que la visibilité ¾ arrière est légèrement handicapée par la taille des montants. A l’arrière, et grâce à un empattement rallongé de 7cm, les occupants jouissent enfin d’un espace appréciable, ce qui manquait cruellement à sa devancière. Comme pour l’avant, la banquette arrière manque certes de relief, mais elle n’en n’est pas moins confortable, même pour le passage du milieu, qui est souvent laissé pour compte. D’autre part, nous serons bien moins élogieux quant au choix des matériaux et à la qualité de l’assemblage, surtout pour ce qui concerne la console centrale et le bas de l’habitacle. Nous y trouvons effectivement beaucoup de plastiques durs, ainsi que sur les panneaux de portes. C’est peut-être et en partie ce qui permet de maintenir les prix du catalogue en dessous de ceux de la concurrence. Pour le reste, le dessin est assez épuré et le tableau de bord plutôt bien présenté et lisible. L’écran multimédia tactile de 7’’ reprend les mêmes applications que sur les autres modèles de la gamme : climatisation, navigation, multimédia, caméra de recul, les réglages du véhicule et l’Apple CarPlay. La nouvelle C3 joue aussi la carte technologie tendance avec l’option Connected Cam. Ce ‘gadget’ est plus utile qu’il ne pourrait en avoir l’air, car les images en HD que ce système enregistre avec son angle de 120° peuvent constituer une preuve en cas d’accident par exemple. Les vidéos enregistrées peuvent être envoyées sur votre Smartphone via l’application de Citroën.

Sécurité

Le consortium EuroNCAP s’est montré sévère avec la C3 en ne lui octroyant que 4 des 5 étoiles représentant le score maximum en termes de sécurité active et passive. Si les occupants sont bien protégés, 88% pour la note des adultes et 83% pour celle des enfants, c’est au niveau de la protection des piétons (59%) et des aides à la sécurité (58%) que la C3 ne semble pas convaincre ceux qui l’ont soumise aux épreuves. L’absence de capot moteur actif et de système de freinage d’urgence autonome serait en cause.

“Les lignes plutôt féminines de sa devancière ont été remplacées par des traits plus virils”

Conduite

Les motorisations de l’ancienne C3 ont pratiquement toutes été reconduites sur le nouveau modèle, à l’exception du 1,0l essence de 68cv qui fait place à un 1,2l de même puissance. Ce bloc se décline en deux autres versions essence de 82 et 110cv. L’offre diesel se compose d’un 1.6 Hdi de 75 ou 100cv. Nous essayons ici le 1.2l 110cv de trois cylindres, associé à une boîte automatique EAT6. Exit donc la boîte robotisée ETG, lente et ennuyante. Attention, cette boîte EAT6 n’offre pas encore l’agrément ni la fluidité d’une boite auto à double embrayage, mais elle s’avère tout de même relativement pratique et discrète. Et bien que la C3 s’en sorte bien sur route, elle se sent tout de même plus à l’aise dans un environnement urbain. Là où son agilité et sa direction plutôt directe sont nécessaires. Le moteur reste silencieux – pour un trois cylindres – ce qui contribue toujours un peu à l’agrément global de conduite dans ce genre de voiture. Bon, il est vrai que ce mariage moteur/boîte offre des performances légèrement en retrait par rapport à la concurrence. Le 0 à 100km/h est bouclé en 9,8 secondes et elle plafonne à 188km/h en vitesse de pointe, là où une Clio accélère en 9,2 secondes et file à 199km/h en vitesse maxi. Mettez cela sur le compte de la boite EDC à double embrayage de la Clio. En termes de comportement, Citroën a fait le choix du confort, ne se sentant pas d’humeur à affronter sa cousine Peugeot 208 sur le plan dynamique. Les suspensions sont souples et absorbent bien les aspérités du bitume. Mais dès que le rythme s’accélère, le museau à tendance à vite sortir de la ligne choisie et l’arrière, plutôt léger, ne semble pas vouloir suivre la cadence. Mais en conduite relâchée, elle n’a absolument pas à rougir face aux autres qui sont bien plus dures et moins confortables. Dans cette configuration, la nouvelle Citroën C3 revendique une consommation mixte de 4,9l/100km, ce qui correspond à 110gr/km de CO₂. Nous avons relevé une moyenne de 5,7l/100km durant l’essai.

Conclusion

Elle n’est pas la plus rapide, ni la mieux finie. Elle ne se comporte pas non plus aussi bien qu’une Peugeot 208. Et pourtant, cette Citroën C3 est terriblement attachante. Elle séduit par ses lignes modernes et robustes, ainsi que par son agrément de conduite. Elle offre également un niveau de confort que l’on ne retrouve pas chez toutes les concurrentes. Voilà peut-être le secret de Citroën, le retour à ce qui a contribué à l’image de la marque : le confort. Ajoutez à cela des tarifs relativement bien ficelés. Un argument qui serait susceptible de gommer certaines petites lacunes d’équipement.