SCORE Peugeot New 2008 MY2020
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Intérieur77%
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Extérieur79%
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Sécurité77%
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Sur la route76%
La personnalité s’affirme
Habitabilité et confort en hausse
Espace aux coudes limité
Tarifs élevés, surtout pour la e-2008
Essais PeugeotPlus?
Peugeot 308 SW GT 2.0 BlueHDi 180 EAT8
Peugeot 308 SW GT 2.0 BlueHDi 180 EAT8
Peugeot 308 1.5 HDi 130
Peugeot 308 1.5 HDi 130
Après six ans de carrière et plus de 1,2 million d’exemplaires écoulés à travers le monde, Peugeot présente la seconde génération du 2008. Deux mois après la polyvalente 208, c’est donc au tour du SUV compact de se réinventer pour faire face à une concurrence toujours aussi rude. L’Opel Mokka n’est plus de la partie, mais le 2008 devra néanmoins croiser le fer avec son éternel rival, le très réussi Renault Captur, mais aussi le Nissan Juke, sa cousine Citroën C3 Aircross, voire même le Volkswagen T-ROC. Peugeot estime que ce nouveau SUV compact représentera environ 15% des parts de commandes de véhicules particuliers pour l’année 2020, alors que la version e-2008 devrait constituer 7% des ventes.
Avec une dotation de série relativement bien fournie, incluant entre autres les projecteurs de phares LED, l’air conditionné manuel, un détecteur d’obstacle arrière, un écran tactile de 7’’ pilotant le système d’infodivertissement comprenant l’Apple CarPlay / MirrorLink, et le pack sécurité, le nouveau 2008 réclame tout de même un prix d’entrée coquet de 22.100 € pour la finition Active, motorisée par le 1,2l essence PureTech de 100cv en boîte manuelle à six rapports. A équipement similaire, le Renault Captur Zen TCe 100 s’échange contre 20.175 € et le VW T-Roc de 115cv, contre 22.450 €. La version diesel d’entrée de gamme du 2008 démarre à 24.600 (1.5 Blue HDi 100cv). En revanche, il existe également une version électrique dès la finition de base Active, qui vous soulagera de 36.000 €. Trois autres finitions sont disponibles : Allure, GT Line et GT. Les prix oscillent entre 24.900 € (PureTech essence de 100cv) et 44.240 € pour la e-2008 (électrique) en finition GT. Là, ça commence à faire beaucoup, même pour une électrique. Des tarifs presque identiques à ceux de la cousine DS3 Crossback e-Tense, sensée être le SUV compact premium du groupe.
Extérieur
“L’essieu avant s’est quelque peu assoupli pour offrir plus de confort.”
Posé sur la plateforme CMP multi-énergies de PSA (e-CMP pour la version électrique) qu’il emprunte à la DS3 Crossback, le nouveau 2008 est clairement plus grand que son prédécesseur. Il s’est allongé de 14cm pour une longueur totale de 4,30m (contre 4,16m auparavant) et se rapproche dangereusement des 4,45m du grand-frère 3008. Il s’élargit de 3cm (1,77m) et perd en revanche 3cm en hauteur (1,53m). L’empattement passe à 2,60m, soit 4cm de plus qu’une DS3 Crossback. Mais tout n’est pas une question de dimensions. Le nouveau 2008 affirme sa personnalité en optant pour des lignes plus tendues et des traits plus marqués. Elle épouse naturellement la nouvelle politique maison en termes de design inaugurée sur la 508 et poursuivie par la 208. La signature lumineuse à LED, dont les trois traits horizontaux rappellent les griffes du fauve, est de série sur les versions haut de gamme GT Line et GT. Les feux arrière reprenant cette caractéristique sont quant à eux de série sur toutes les versions. La face avant est bien plus agressive et moins conventionnelle que celle de son prédécesseur. Les arches de roues sont bien marquées pour accentuer la carrure. La version électrique e-2008 se distingue par une calandre spécifique et des accents bleu turquoise. La partie arrière est très élégante, avec des feux intégrés élégamment en haut du hayon et reliés entre eux par un bandeau noir, à l’instar des 208 et 508. En revanche, les côtés nous semblent moins bien réussis. La ceinture de caisse évolue crescendo, ce qui est un bon point et crée une sensation de dynamisme, mais l’emboutissage des portières formant un ‘Y’ renversé engendre une déformation visuelle créant des ombres inégales. Le compartiment à bagage gagne 24 litres pour passer à un total de 434l, ce qui le place dans la moyenne haute du segment, mais reste tout de même en dessous des 455l du Captur. La taille des jantes passe de 16’’ pour l’entrée de gamme à 18’’ pour les versions les mieux équipées.
Intérieur
L’habitacle s’est à nouveau largement inspiré d’autres produits de la marque et en reprend certains éléments caractéristiques, comme le petit volant à méplat placé bas et le bloc digital d’instrumentation placé juste au-dessus. Ce dernier, de série (sauf sur la finition d’entrée de gamme), a la particularité d’afficher les informations en 3D. Les données principales se retrouvent au premier plan, et les autres en arrière-plan. Il offre une bonne qualité d’affichage, mais n’est pas encore au niveau des véhicules premium. Un écran tactile flottant de 10’’ (7’’ de série) trône au sommet de la console centrale. Il accueille un système d’infodivertissement certes amélioré, mais tout de même vieillissant par rapport à ce que nous sommes habitués à voir dernièrement. En termes d’habitabilité, le nouveau 2008 a fait de grands progrès aux places arrière. On voit bien où sont passés les centimètres supplémentaires de l’empattement. Les places avant sont accueillantes, car le tableau de bord à été creusé pour libérer de l’espace aux jambes. En revanche, nous nous y sommes trouvés à l’étroit en termes d’espace aux coudes. Globalement, le confort est appréciable, et les sièges offrent un maintien très correct et une assise bien rembourrée. Dans l’ensemble, les matériaux sont bien choisis, hormis quelques plastiques durs, et la qualité d’assemblage semble correcte. Le calibrage de la suspension nous a paru moins ferme que d’habitude chez Peugeot et l’essieu avant, plus souple accentue le confort intérieur. La position de conduite est typée SUV, donc relativement droite, mais la visibilité arrière n’est pas des meilleures, entre autres à cause de la ceinture de caisse montante et des piliers ‘C’ relativement imposants. Nous avons en revanche apprécié les nombreux espaces de rangement – environ une trentaine de litres au total dans l’habitacle, et l’astucieux vide poche de la console centrale, qui fait également office de station de recharge par induction (pour les smartphones qui le permettent). Vous trouverez un port USB-C et un port USB classique à l’avant et deux ports USB classiques à l’arrière.
Sécurité
Haut perché, un SUV présente généralement de bons résultats aux tests EuroNCAP. Tout comme son rival Captur, le 2008 reçoit les cinq étoiles. A quelques points près, les deux françaises font jeu égal. La Peugeot inscrit une très bonne note de 93% pour la sécurité des adultes, malgré l’absence d’airbag genoux et bassin et 84% pour celle des enfants. Mais avec sa face frontale imposante, la sécurité des piétons n’est assurée qu’à concurrence de 73%, car elle ne propose pas de capot moteur à sécurité active. Les aides à la conduite sont nombreuses, mais généralement en option ou de série uniquement sur les versions haut de gamme. Ici le 2008 inscrit 73% également.
Conduite
“Le nouveau 2008 s’affirme en optant pour des lignes plus tendues et des traits plus marqués”
Une sorte de leitmotive est ressorti plusieurs fois durant nos discussions avec les représentants de la marque : ‘unboring the future’ ou comment Peugeot aimerait rendre l’avenir moins ennuyeux. Disons qu’en générale, ceux qui recherchent purement le plaisir de conduire ne se ruent pas directement sur un SUV… Après avoir essayé plusieurs motorisations, et aussi paradoxale que cela paraisse par les temps qui courent, nous avons choisi de nous centrer sur la version diesel 1.5 Blue HDi de 130cv, qui remplace l’ancienne 1.6 Blue HDi de 120cv, car elle nous est apparue comme la plus homogène et qu’elle a, malgré tout, encore de belles années devant elle, puisqu’elle répond aux normes Euro 6 d-temp. Ce bloc diesel est disponible uniquement avec la boite automatique EAT8. Comme son nom l’indique, elle dispose de 8 rapports (contre 6 sur le modèle précédent). Les passages de rapports s’effectuent très discrètement et sans à-coup. Cette boîte pourrait se montrer un peu plus réactive lorsque vous sollicitez toute la puissance, mais dans l’ensemble elle se marie bien avec ce petit 3 cylindres diesel qui développe 130cv à 3.700tr/min pour un couple de 300Nm disponibles dès 1.750tr/min. Les performances ne sont logiquement pas sa priorité, mais elle signe tout de même un chrono de 9,3 secondes sur le 0-100km/h et peut filer à 195km/h en vitesse de pointe, le tout avec une sonorité pas très excitante, il faut bien le reconnaitre. En revanche elle continue à faire preuve d’un comportement routier très sain, malgré un essieu avant qui s’est quelque peu assoupli pour offrir plus de confort. On salue le travail effectué sur le châssis pour que la caisse reste bien rigide en courbe et qu’elle ne souffre pratiquement pas de roulis. Elle a évidemment tendance à sous-virer lorsque vous l’emmener aux limites de ses possibilités en conduite sportive, mais pour un SUV elle reste très sûre d’elle en courbe et ne se montre pas fainéante dans les enchainements rapides. Le freinage est puissant et la voiture reste bien équilibrée durant les phases de décélération. Nous avons moins apprécié la direction, qui nous a semblée trop souple et peu consistante. Sur le plan énergétique, nous avons enregistré une moyenne de 5,8l/100km en sollicitant allégrement le moteur. La marque a homologué une consommation moyenne de 4,9l/100km en cycle WLTP soit l’équivalent de 129g/km de CO₂.
Conclusion
Avec cette nouvelle et plus longue 2008, Peugeot se repositionne face à ses concurrentes et vise plutôt Volkswagen que Renault. La bataille dans le segment des SUV compacts est donc relancée, car c’est exactement la politique qu’a adopté Renault pour son Captur. Mais c’est en proposant une version purement électrique que la marque sochalienne prend l’avantage sur la parisienne. Si ce n’est pas au volant d’un SUV que vous trouverez le plaisir de conduire, vous ne vous ennuierez pas non plus derrière les commandes de ce nouveau 2008. Certes moins incisif qu’auparavant, il offre tout de même un meilleur compromis confort/dynamisme que son prédécesseur. Ces motorisations ne sont pas impressionnantes, mais elles ‘font le job’ en s’acquittant parfaitement de la tâche qui leur incombent dans le segment. Les versions thermiques arriveront en concession début 2020, durant le Salon de l’Auto de Bruxelles et les premières livraisons s’effectueront théoriquement en mars prochain. Il faudra attendre le mois de mai pour l’arrivée de la version électrique.