Le diesel est condamné, la chasse aux sorcières dont il est (l’injuste) victime et la hausse du prix du carburant sont là pour nous le rappeler chaque jour. Mais en plaçant un nouveau moteur diesel, le 1.5 BlueHdi en l’occurrence, sous le capot de sa 308, Peugeot nous confirme que la fin n’est pas pour tout de suite.

La gamme 308 débute avec la version Access à 18.233 € avec le 1.2l 3 cylindres de 110cv en boîte manuelle à six rapports. Vous aurez ensuite le choix entre les finitions Active, Style, Tech Edition, GT Line et GT. Les versions d’accès ne bénéficient pas des motorisations les plus puissantes et la version haut de gamme GT n’est configurable qu’avec le 1.6 THP essence de 225cv ou le 2.0 BlueHDi de 180cv (uniquement en boite automatique à 8 rapports). Le nouveau moteur 1.5 BlueHDi de 130cv n’est disponible que sur les versions Allure, Tech Edition et GT Line, entre 24.081 et 27.470 €.

“La 308 propose toujours un aussi bon touché de route, avec un train avant incisif et très précis”

Extérieur

Commercialisée il y a près de cinq ans, la 308 présentait un design résolument moderne par rapport à la concurrence vieillissante. Si c’est maintenant elle qui se trouve en position de faiblesse par rapport aux années de service, force est de reconnaitre qu’elle garde de beaux restes. Les lignes restent élégantes et racées, mais mis à part des feux arrière légèrement retravaillés, vous ne trouverez pas de grandes différences par rapport aux millésimes antérieurs. Avec une longueur totale de 4,25m, des épaules de 1,80m et un toit qui culmine à 1,46m, les dimensions restent parfaitement identiques. Le compartiment à bagages offre 420l de volume de chargement lorsque vous utilisez tous les sièges et 1.228l si vous couchez la banquette arrière.

Intérieur

Epuré et connecté. Tels étaient les qualificatifs que nous employions lors de nos premiers essais en 2013. Sachez que depuis, à part la disparition de la fente pour CD sur la console centrale, rien n’a bougé ! C’est une bonne chose pour ce qui est de l’habitabilité, du confort en général et des sièges en particulier (fonction massage en option). C’est en revanche moins élogieux lorsqu’il s’agit d’évoquer les matériaux choisis et la présentation/manipulation du système d’infodivertissement. L’écran tactile de 9,7’’ commence sérieusement à dater et les Français n’ont toujours pas trouver de solutions (comme une molette de contrôle sur la console centrale par exemple) pour éviter que le conducteur ne se perde dans les méandres du système pour modifier, entre autres, la température de la climatisation.

Sécurité

La Peugeot 308 s’est soumise aux épreuves imposées par le consortium EuroNCAP en 2013. Date à laquelle elle avait décroché les 5 étoiles et une belle note de 92% pour la sécurité des adultes et une moins bonne de 79% pour celle des enfants. Depuis, les dispositifs obligatoires comme l’ABS, l’ESP et les airbags sont toujours à la page, mais les aides à la conduite ont évolué et celles que propose la 308 (en dehors du pack driver assist II de série sur la version Tech Edition) sont pratiquement toutes en options.

Conduite

“L’écran tactile de 9,7’’ commence sérieusement à dater”

Le point essentiel qui nous a poussé à faire l’essai de cette 308 réside sous le capot. C’est son nouveau moteur quatre cylindres 1.5 BlueHdi de 130cv (il existe aussi en version 100cv). Il remplace l’ancien 1.6 HDi de 120cv. Il est donc plus petit et plus puissant et couplé au choix à une boite manuelle à 6 rapports ou la nouvelle boite automatique à huit rapports (EAT8). Le pic de puissance arrive relativement tôt, à 3.750tr/min, alors que les 300Nm de couple sont déjà présent à 1.750tr/min. Sur le papier, la 308 n’est pas plus performante équipée de ce nouveau moteur. Elle boucle le 0 à 100km/h en 9,8 secondes (9,7 secondes pour le 1.6 de 120cv) et file à 204km/h en vitesse de pointe (196 pour le 1.6 HDi). Mais le 1.5 HDi nous a tout de même semblé un peu plus vif sur les deux premiers rapports. Ce moteur est souple et généreux. Il autorise de bonnes relances sans nécessairement devoir descendre un rapport. Il est d’ailleurs couplé à une boite manuelle à six rapports plutôt bien étagée. La sochalienne propose toujours un aussi bon touché de route, avec un train avant incisif et très précis et une suspension bien équilibrée entre confort et dynamisme. C’est juste un peu dommage que le train arrière sautille autant sur route dégradée, ce qui a tendance à déséquilibrée la voiture dans les virages. La 308 propose aussi un mode sport, qui d’une part améliore grandement la consistance de la direction (trop souple en mode normal), mais de l’autre, distille une sonorité moteur digitale artificiellement sportive à travers les haut-parleurs. Deux minutes suffiront pour vous agacer les tympans. Avec ce 1.5 HDi, la 308 se sent également très à l’aise sur l’autoroute, où elle indique une consommation de 3,9l/100km (3,2l/100km officiellement) à 120-130km/h. Nous avons enregistré une moyenne de 5,8l/100km sur l’ensemble de notre essai, ce qui représente bien plus que les 3,5l/100 km homologué par le constructeur.

Conclusion

Après cinq ans de carrière, la boucle est pratiquement bouclée pour cette sympathique compacte française. Mais malgré les années, elle conserve encore de très bonnes qualités routières par rapport à la concurrence et cette motorisation frugale lui permettra de rester dans la course jusqu’au bout. Si elle n’a pas vraiment évolué avec le temps, c’est sans doute parce que le constructeur a jugé que la copie était bonne dès le départ. Nous sommes plutôt d’accord sur le plan esthétique et dynamique, mais l’intérieur en générale et l’infodivertissement en particulier mériterait bien qu’on y consacre un peu de temps.