Si vous êtes un tant soit peu intéressés par l’automobile, vous ne pouvez pas ignorer la révolution électrique, qui est en marche depuis quelques années déjà. Certaines grandes villes européennes, comme Paris, songent sérieusement à interdire les véhicules diesel d’ici 2025-2030. Certains pays, comme le Danemark, veulent tout simplement interdire la vente des voitures à essence et diesel d’ici 2030. Mais, est-ce que les voitures électriques sont la seule alternative ?
CNG n’est pas LPG !
Vous connaissez probablement les voitures fonctionnant au LPG (GPL pour gaz propane liquide en France), avec leur gros réservoir pas très rassurant occupant la moitié du coffre. Eh bien, la première erreur serait de croire que le CNG et le LPG sont pareils. Le LPG est un mélange de propane et de butane, raison pour laquelle ces véhicules sont interdits dans les parkings souterrains. Le CNG est tout simplement du gaz naturel comprimé (à environ 300 bars). Il est majoritairement constitué de méthane, comme le gaz de ville que brûle votre chaudière pour chauffer la maison. Le gaz naturel est plus léger que l’air, ce qui vous ouvrira les portes des parkings souterrains et même celles du Shuttle pour traverser le tunnel sous La Manche.
Marché en expansion
La visibilité des voitures CNG a été mise à mal par l’électricité. Pourtant, près de 4.000 voitures au CNG ont été immatriculées en 2018 (pour 3.600 V.E). Fin 2018, un total de 14.000 véhicules CNG circulaient en Belgique, alors qu’ils n’étaient que 2.600 en 2015. Selon le SPF Economie, l’objectif pour 2020 est de dépasser les 42.000 véhicules CNG. Certes un peu optimiste, mais parfaitement envisageable, puisque cela peut comprendre les véhicules de transports publics tel que le bus, les taxis et même les véhicules des marchés publics.
SEAT leader dans le groupe VW
Toutes les marques ne proposent pas forcément une variante CNG. L’offre des véhicules CNG se limite actuellement à une trentaine de modèles que se répartissent neuf marques : Audi, Fiat, Opel, Seat, Skoda, Suzuki, VW, Ssangyong et Toyota. Avec 17 modèles, le groupe VW se place en tête de l’alternative CNG. Mais c’est Seat qui joue le rôle de leader du développement de la technologie au sein du groupe VW. La marque espagnole propose la motorisation CNG dans une citadine (la Mii), deux compactes (Ibiza et Leon) et un SUV compact (l’Arona).
Réseau de distribution
Le secteur privé ne semble pas tout à fait prêt à investir dans le réseau CNG. Une station CNG coûte environ 400.000 €. Il existe actuellement 109 stations CNG en Belgique (pour la plupart dans le Nord du pays). Cependant, 45 nouvelles stations sont en projets pour 2019, et l’objectif est de dépasser les 300 stations d’ici 2025. Des sociétés privées osent pourtant investir dans le CNG, comme PitPoint qui a ouvert 12 stations en Belgique en 2018 et compte faire pareil en 2019. L’objectif de PitPoint est de dépasser les 70 stations CNG en 2025.
Moins cher et moins polluant
Un des avantages du CNG réside dans la réduction de ses émissions polluantes. Les moteurs émettent 25% de CO₂ en moins qu’une voiture à essence et 75% de NOx en moins que les moteurs diesel. Contrairement aux moteur diesel et essence, les moteurs CNG peuvent se passer de filtre à particules. Ces moteurs peuvent également fonctionner au Biogaz, issu essentiellement de la décomposition des déchets organiques. Un petit clin d’œil à la nature.
A l’achat, une voiture CNG revient environ au même prix qu’un diesel, soit entre 1.200 et 2.000 € plus cher qu’une essence. Mais cette différence se récupère dès la fin de la première année (après environ 20.000 km). En comptant les taxes et le coût du carburant (le CNG coûte en moyenne 0,93 €/Kg), en fin d’année, une Seat Leon 1.5 TSi de 130cv coûte près de 1.800 € plus cher qu’une Seat Leon 1.5 TGi (CNG) de 130cv. Une Seat Leon 1.6 TDi de 115cv vous coûtera près de 2.200 € de plus qu’une TGi. Une prime de 500 € est aussi octroyée aux véhicules CNG en Wallonie.