Volvo, comme l’a fait Stellantis avant elle, a annoncé qu’elle abandonnerait son poste de membre de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) vers la fin de cette année. Selon l’agence de presse Reuters, le constructeur suédois justifie sa décision sur base des différences entre sa propre stratégie d’électrification et la feuille de route du lobby européen.
Volvo s’est engagée à devenir une marque purement électrique d’ici à 2030, ce qui suppose une avance de cinq ans par rapport à l’interdiction de vente de véhicules (même partiellement) thermiques, planifiée pour 2035 et récemment approuvée par le Parlement européen.
C'est cette divergence qui a conduit la direction de Volvo à penser que ses ambitions en matière de développement durable ne sont ‘’pas totalement en phase avec la position de l'ACEA et ses méthodes actuelles de travail ‘’, comme elle l'a reconnu dans des déclarations aux médias.
Le lobbying traditionnel est remis en question
C'est pourquoi le fabricant nordique estime ‘’qu'il est préférable d'emprunter une voie différente pour l'instant‘’, ajoutant que ‘’ce que nous faisons en tant qu'industrie sera décisif pour donner au monde une chance d'amortir le changement climatique‘’.
En comparaison, la position de l'ACEA a été nettement plus prudente ces derniers temps. Après l'approbation de l'interdiction de vente de nouvelles voitures à combustion à partir de 2035, les responsables du lobby européen ont simplement déclaré que ‘’toute réglementation comportant des échéances au-delà de cette décennie est prématurée‘’.
Stellantis et Volvo quitte l’ACEA pour des raisons diamétralement opposées. Le premier estime que l’ACEA n’est plus capable de faire un lobbying suffisamment efficace pour convaincre les décideurs européens à ne plus interdire la vente des véhicules thermiques dès 2035. Le second considère, au contraire, inapproprié de faire partie d’un groupe qui pousse à maintenir les voitures thermiques alors qu’eux se sont fixés des objectifs purement électrique dès 2030. Malgré cette divergence d’opinion, Stellantis et Volvo arrivent finalement à une conclusion qui semble identique : le lobbying traditionnel n'est plus intéressant pour certains fabricants, qui se tournent de plus en plus vers d'autres moyens d'influence, peut-être plus efficaces.