La transition énergétique pose des défis majeurs à l'Europe. Également en termes de mobilité. L'Union européenne veut que nous roulions tous à l'électricité d'ici 2035. Et comment allons-nous charger tous ces VE... ?
Que les choses soient claires : il est évident que le réchauffement climatique est un problème qui nous concerne tous et qui doit être abordé sérieusement. C'est une tâche que nous devrions tous prendre à cœur. Sur tous les plans. Nous devrons faire des concessions pour que notre planète reste vivable pour les générations futures. En effet, les ajournements incessants n’ont fait qu’aggraver le problème, mais nous voyons enfin que les choses changent.
Ainsi, sous l'impulsion du commissaire européen Frans Timmermans, le Green Deal a vu le jour en Europe avec pour objectif de devenir le premier continent climatiquement neutre d'ici 2050. À cette fin, plusieurs mesures sont mises en œuvre pour réduire les émissions de CO2 d'au moins 55 % d'ici à 2030. L'électrification du parc automobile en fait partie : d'ici 2035, seules les voitures entièrement électriques pourront être vendues dans l'Union européenne.
7 millions de bornes de recharge nécessaires
Cela signifie que nous devrons tous brancher nos voitures d'ici 2035. Mais sur quelles prises ? Selon le plan de transition de l'Union européenne, 30 millions de voitures électriques devraient être sur les routes d'ici 2030. Pour que cette flotte puisse fonctionner et donc être alimentée en permanence, un réseau de plus de 7 millions de stations de recharge est nécessaire. La tâche est loin d’être facile, car dans ce domaine, nous ne sommes encore nulle part.
Les estimations parlent d'un peu moins de 400.000 points de charge actuellement opérationnels en Europe. Cependant, ils sont principalement concentrés dans quelques pays, relativement en avance par rapport à d’autres en matière d'électrification : les Pays-Bas, l'Allemagne, la Norvège et la France. Ainsi, pour atteindre les 7 millions de points de charge visés d'ici 2030, il faudrait dès maintenant en ajouter 2.500 (!!) par jour aux quatre coins de l’Europe.
"Ça devrait aller, des plans ont été élaborés à cette fin", disent nos politiciens avec assurance, comme s'il s'agissait de placer des boîtes aux lettres devant chaque bâtiment. Eh bien non, une station de recharge n'est pas une boîte aux lettres. Tout un réseau de câblage doit également être posé au préalable. Dans tout le pays, les armoires haute et basse tension doivent être modernisées pour que chaque borne de recharge reçoive suffisamment d'électricité. Et bien entendu, il doit y avoir suffisamment d’électricité verte disponible, autrement tout ce changement n’aurait aucun sens.
Tinne s'en chargera
Entre-temps, les citoyens sont déjà effrayés à l'idée que, dans quelques années, ils ne pourront plus utiliser leur fidèle quatre-roues à moteur thermique partout en raison de l'extension des zones à faibles émissions et qu'ils devront donc consentir à un investissement coûteux dans une voiture électrique. Cela soulève naturellement des questions : où trouver les 50.000 euros nécessaires à l’achat d’un nouveau véhicule électrique ? Arriverai-je quand même sans encombre sur mon lieu de vacances avec une autonomie réelle d'à peine 300 kilomètres ? Et si je vis dans un appartement et que je n'ai pas ma propre borne de recharge ?
"Ne vous inquiétez pas, tout se passe comme prévu", déclare Tinne Van der Straeten, qui, pour les Verts au poste de Ministre de l'Énergie, trace notre avenir durable et prospère. Le fait que votre facture d'énergie se rapproche actuellement du montant de votre hypothèque ou du loyer de votre maison n'est qu'un petit accroc dans le plan plus vaste que nous devons déployer en Europe, selon elle. Et ce, alors que le reste du monde (États-Unis, Chine, ...) a un calendrier différent et souhaite plutôt conclure cette transition d'ici 2050...