A partir d'environ 29.000 euros. C'est le prix de la petite Fiat 500e électrique de 95 ch. Visiblement trop, si l'on en croit les chiffres de vente décevants.
L'usine de Turin fait une pause
Les ventes de ce véhicule électrique urbain au design rétro italien causent des problèmes considérables à Fiat et à sa société mère, Stellantis. La demande était si faible que Fiat a dû suspendre temporairement l'activité de l'usine de Turin. D'abord pour quelques semaines, mais cette période sera désormais prolongée jusqu'au début du mois de novembre.
C'est d'autant plus douloureux que Stellantis - issue de la fusion entre FCA - le groupe Fiat pour ainsi dire - et de PSA - le groupe autour de Peugeot et Citroën - est aujourd'hui en conflit avec le gouvernement italien. L'entreprise a considérablement réduit le nombre d'emplois en Italie sous la direction de M. Tavares, connu aujourd'hui pour sa politique radicale de réduction des coûts. Cela se ressent dans toute l'Italie. En même temps, l'entreprise ne tient pas ses promesses consistant à construire de nouveaux modèles et de nouvelles usines axés sur la technologie de la propulsion électrique.
Mécontentement majeur à l'égard du patron, Tavares
Le ressentiment italien se manifeste par une attitude obstinée du gouvernement de ce pays. Ce dernier est en effet soumis à une pression croissante pour contrer l'effondrement de son industrie automobile. Le gouvernement italien a déjà saisi une fournée de 134 petites Fiat Topolino sur le port de Livourne. La raison ? Des drapeaux italiens sont collés sur la petite citadine électrique, alors qu'elle est fabriquée au Maroc, aux côtés des Citroën Ami et Opel Rocks. ‘’Interdit’’, disent les Italiens. D’après une loi de 2004, pour qu’un produit puisse porter un drapeau italien ou un nom à consonnance italienne, il doit être produit en Italie. Avant cela, le gouvernement avait déjà contraint Stellantis à rebaptiser l’Alfa Romeo Junior. Elle avait été annoncée dans un premier temps sous le nom de Milano.
Le patron du groupe, Carlos Tavares a depuis lors été convoqué au parlement italien pour y expliquer les projets futurs de la marque. Les membres du comité spécialement constitué peuvent exiger des garanties sur l'emploi et les activités italiennes du groupe.
Un moteur thermique peut-il sauver la Fiat 500e ?
En ce qui concerne les produits, les ventes décevantes de voitures électriques entraînent également de profondes modifications. Stellantis utilise une approche multi-énergie pour un grand nombre de ses modèles. C'est-à-dire qu'elle propose à la fois des moteurs à combustion interne et des moteurs électriques au sein d'une même gamme de modèles. Cependant, la Fiat 500e a été conçue uniquement comme un véhicule électrique. Une version hybride de ce système est en train d'être développée à la hâte. Cela n'a jamais été prévu à l'origine et le modèle ne devrait pas pouvoir entrer en production avant 2026.
Cela n’aidera en rien Carlos Tavares, dont la manière d’envisager les choses a fini par pousser Stellantis, également sous pression du gouvernement, à confirmer le départ à la retraite du grand patron portugais pour 2026.