C'est désormais une tradition annuelle : la Fédération norvégienne de l'automobile étudie l'autonomie des voitures électriques dans des conditions hivernales. Cette année, 24 modèles électriques ont été conduits jusqu'à la panne totale d’énergie. Objectif : déterminer l'étendue de la perte d’autonomie. La meilleure voiture a cédé un peu plus de 4 %. La pire d’entre elles a perdu 30 %. Les différences sont considérables.
L'organisation des Norvégiens est relativement simple. Ils quittent Oslo en direction du Grand Nord, avec des voitures chargées à bloc. Une fois arrivés à Dombås, ils font demi-tour. Le parcours est varié, mais - nous y reviendrons plus tard - il n'est pas non plus très difficile. Toutes les voitures partent en même temps, afin d’effectuer le test dans les mêmes conditions climatiques, de circulation et autres. Lorsqu'une voiture n’est plus capable d’avancer, le résultat est comparé à l’autonomie officielle. Ce chiffre a été calculé sur la base du cycle d’homologation WLTP. L'Europe impose cette méthode de calcul aux constructeurs automobiles, mais elle est connue pour être particulièrement favorable aux VE. En permettant, par exemple, d’effectuer l’essai avec une température extérieure de 23° C. Nulle part en Europe, la température moyenne n'est de 23° C. Athènes est la capitale la plus chaude d'Europe avec une température moyenne annuelle de... 21° C.
Véritable eco rallye
D'ailleurs, les Norvégiens ne compliquent pas non plus la tâche des voitures. Non seulement les batteries sont pleines au moment du départ, mais en plus, les voitures sont déjà chauffées avant le départ. Durant la conduite, l’énergie doit être utilisée avec un maximum de parcimonie. Les applications énergivores doivent être éteintes autant que faire se peut et la conduite sera résolument calme sur un parcours qui ne comporte pas de vitesse élevée. En outre, il faut conduire jusqu’à ce que la voiture ne soit plus utilisable, au point de devoir la faire remorquer. Ce n’est généralement pas ce qui arrive en pratique, bien entendu.
Cette année, en moyenne, les voitures électriques ont perdu 100 km d’autonomie par rapport au chiffre officiel. Cela représente 10 km de mieux que l'année dernière, où l'autonomie de l'ensemble des participantes s’était diluée de 110 km en moyenne. Il faut cependant noter que la température n’avait pas dépassé les 2° C durant cet essai, alors que cette année, la température avait grimpé à 7° C.
De 4,1 % à près d'un tiers de perte
La nouvelle Polestar 3 s'est avérée être la meilleure du test avec seulement 23 kilomètres de perte, soit 4,1 %. En kilomètres absolus, c’est la Tesla Model 3 qui enregistre la plus grande différence entre autonomie homologuée et autonomie pratique : 166 kilomètres d’autonomie se sont volatilisés. Mais cette Tesla a aussi l'autonomie officielle la plus élevée. Plus de 700 km. En termes de distance réalisable, elle arrive donc en deuxième position, juste derrière la Polestar. En termes de pourcentage, c’est la Voyah Dream (un monovolume chinois qui n'est pas encore commercialisé chez nous) qui perd le plus d'autonomie : près de 30 % de moins. Sept des dix voitures (Polestar, Mini, BYD, Lotus et Smart) figurant dans le top 10 sont de fabrication chinoise. Les grands noms européens se situent en dessous de la moyenne. Il s'agit de Porsche, Audi, Volkswagen, BMW et Peugeot.