Audi Q7 Tdi 272cv

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Par: VG 15-08-2015

Des trois grandes marques premium allemandes, Audi fut la dernière à entrer dans la danse des gros SUV de luxe. Mercedes – fort de son expérience avec la Classe G – ouvrit le bal en 1997 avec le ML (devenue GLE aujourd’hui), BMW lui emboita le pas trois ans plus tard avec son X5 et Audi, après moult réflexion, finissait de se décider en 2006 en lançant le Q7. La seconde génération du Q7 apparaît après neuf longues années. Nouveau châssis, motorisations retravaillées, technologie de pointe, une toute nouvelle voiture en somme. Le bloc 3.0 V6 tdi bénéficie de trois versions de puissance : 211, 218 et 272cv. Fiscalité belge oblige. La variante essence, le 3.0 V6 tfsi ne dispose quant à elle que de la version 333cv. Quel que soit le choix, il sera de toute façon associé à une boîte DSG à 8 rapports et à la transmission quattro. Les versions 211 et 218cv se partage l’ouverture de gamme. Il vous en coutera au moins 56.900 €. La version 272cv, qui fait l’objet de cet essai débute à 59.900 €. Il ne parait pas exagéré au vue du produit proposé et des tarifs pratiqué par la concurrence, Mercedes en tête avec la GLE 350 d (3.0 V6 de 258cv) qui débute à 67.276 €, suivi par la BMW X5 xDrive30d (3.0 6L de 258cv) qui sera à vous contre un chèque de 61.300 €. Mais avec les options (ou modules) incluses dans notre monture d’essai, son prix et subitement passé à 105.000 €. S Line (7.520 €), Pack Adventure Plus (peinture métal, Navi MMI Plus, cuir Cricket, siège électrique, park assist avec caméra et alarme = 10.533 €), HiFi Bose (1.373 €), virtual cockpit (oui c’est en option pour 713,90 €), roues arrière directrices (1.373 €), Attache remorque électrique (1.615 €), Cruise control adaptatif (2.256€), phares LED Matrix (3.079 €)… et la liste est encore longue. En tous, près de 45.000 € d’options. C’est bien entendu une possibilité, pas une obligation. Le haut de la gamme est représenté par la version essence qui débute à 62.570 €, en attendant que la SQ7 vienne la détrôner.

Extérieur

La nouvelle Q7 parait bien moins imposante que l’ancienne, mais en réalité elle est pratiquement aussi grande
Les adjectifs qualificatifs attribués à la première génération du Q7 étaient fort peu élogieux : grande, lourde, énorme, poussive et je passe les surnoms et autres sobriquet : Mastodonte, Panzer… Cette seconde génération s’est reprise en main et est parvenu à s’affiner considérablement. Avec sa toute nouvelle structure en aluminium, la nouvelle Q7 passe sous la barre des deux tonnes et parait bien moins imposante. Pourtant les différences se comptent en millimètre. Avec 5.052mm, elle perd 37mm en longueur par rapport à son prédécesseur (5.089mm), 15mm en largeur (1.983 contre 1.968) et gagne 4mm en hauteur (1.741 contre 1.737). Autrement dit, pas grand-chose. Au niveau du look, contrairement au modèle précédent qui se démarquait du reste de la gamme, cette nouvelle mouture se rapproche d’avantage du design des berlines de la marque. Nous regrettons que ses lignes soient plus banales et moins affirmées qu’auparavant. Elle conserve cependant les passages de roues musculeux du modèle qu’elle remplace. L’énorme calandre single frame – désormais en 3D – est encore plus mise en exergue. Les jantes de 18’’ font place à une monte en option de 20’’ (285/45 R20) et les projecteurs avant au xénon sont remplacés (oui toujours en options) par des LED Matrix avec feux de route automatiques. Les feux arrière reprennent aussi la technologie LED. Un hayon motorisé (option) s’ouvre sur un très grand coffre qui renferme une troisième rangée de siège (option). Si vous l’utilisez, il ne vous restera que 295l de volume disponible, pour vous donner une idée, c’est pareil qu’une Renault Clio. Celle-ci repliée, le volume passe à 770 litres (890 litres sans l’option 7 places) et peut grimper à 2.075l si vous pliez tous les sièges arrière. Vous aurez alors un plancher parfaitement plat avec une ouverture large (1,20m) et haute (90cm) facilitant le chargement. Le seuil est relativement haut, mais peut s’abaisser depuis le coffre.

Intérieur

On est très bien assis dans cette nouvelle Q7, l’habitabilité est en progrès par rapport à sa devancière. Les sièges sont enveloppants et bénéficient d’un bon maintien latéral. Les gabarits imposants apprécieront le 1,57m de largeur intérieure à l’avant. Avec 1,56m pour l’arrière, le rang deux n’est pas en reste, que du contraire. L’espace aux jambes est digne d’une limousine. C’est une vraie 5 places (7 en option), bien que les sièges latéraux soient logiquement plus généreux (48cm de large) que le central (39cm). La troisième rangée de sièges n’est pas très facile d’accès, mais peut très bien accueillir deux adultes jusqu’à1,70 – 1,75m. La qualité des matériaux et le niveau de finition est irréprochable – on s’y attendait, mais quand même – et situe la Q7 au-dessus de celui de sa cousine de Stuttgart, la Porsche Cayenne. Nous avons apprécié les petits détails, comme l’éclairage de plafonnier digito-sensible, les seuils de portes éclairés, les petits espaces de rangements et bien d’autres encore. Que dire de la technologie embarquée… le virtual cockpit (en option) affiche la navigation, le consomètre, la radio et multimédia, et le contenu de votre smartphone. Le grand écran central escamotable de 8,3’’ reprend ces quatre points, plus le menu principal incluant les réglages du véhicule. Le pavé tactile permet d’entrer des données sans quitter la route des yeux, car les lettres et chiffres entrés sont répétés par la synthèse vocale. L’ergonomie est très bonne, grâce à la diminution du nombre de boutons ainsi qu’à leur positionnement

Sécurité

Avec les roues arrière directrices, elle se conduit comme une berline
Un point fort de cette Audi Q7, et pas uniquement grâce à son gabarit rassurant. Transmission quattro, 8 Airbags, ABS, ESP, contrôle de traction. Mais c’est surtout au niveau des systèmes d’assistance et d’aide à la conduite que la Q7 est au top. Malheureusement, ils sont pratiquement tous en option. Un des rares qui soit de série est son nouveau régulateur actif de vitesse – cette évolution garde en mémoire la position du véhicule qui vous précède lorsque celui-ci disparait derrière un virage, la Q7 n’accélère donc pas dans le virage. Elle dispose en option des roues directrices (un vrai plus), de la vision nocturne, de l’assistant parking (qui ne se gare pas ou vous pourriez presque facilement vous garer… gadget ?), de l’assistant anti-dévoiement, de l’assistant de pré-collision arrière, de la caméra de recul, du détecteur de point mort avec assistant de risque d’ouverture de portière, du module 4 caméras de parking, et de la reconnaissance des panneaux routiers.

Conduite

Silence, ça tourne. Ce V6 diesel de 3 litres va, dans un premier temps, vous impressionner par sa discrétion, grâce entre autre aux supports moteur hydrauliques. Ensuite par sa fougue, car il développe 272cv à 3.250tr/min. La cure d’amaigrissement se ressent très fort. Tout d’abord dans les phases d’accélérations. Le 0 à 100 ne prend que 6,3 secondes, soit 1,7 secondes de mieux que son prédécesseur (3.0 V6 tdi de 245cv) et même un dixième de mieux que l’ancienne version équipé du 4.2 V8 Tdi de 340cv ! Elle atteint 234km/h en vitesse de pointe. Le couple de 600Nm est omniprésent dès 1.500tr/min. Il est distillé par une boîte automatique DSG à huit rapports qui offre des reprises franches et confère à la Q7 un agrément de conduite remarquable. Et c’est pareil au niveau du comportement, surtout si vous optez pour l’option ‘roues arrière directrices’ avec une ouverture d’axe jusqu’à 5°. Attention, ceci ne vous aidera pas pour faire vos créneaux, car les roues arrière ne s’activent qu’à partir de 8km/h, et dans le sens inverse des roues avant. Cela améliore l’agilité et réduit le rayon de braquage d’un mètre par rapport à son prédécesseur (11m contre 12m). A partir de 50km/h, les roues arrière vont dans le même sens que les roues avant, ce qui rend la direction plus réactive en courbe rapide ou en cas d’évitement par exemple. Résultat, elle se conduit comme une berline moyenne. La suspension pneumatique – en option, propose 7 modes de conduite, dont le mode Confort qui gomme les imperfections de la route, même avec les jantes de 20 pouces. Mais dans ce cas, la direction est trop souple et artificielle, elle ne remonte aucune info de la route. En mode Dynamic, le moteur réagit plus vivement, la direction devient plus consistante, et la suspension se raffermit. Le mode Lift/Allroad surélève la caisse de 60mm, car on a tendance à l’oublier, mais ce gros SUV peut sortir des routes asphaltées, grâce surtout à la motricité redoutable de la transmission quattro, à d’importantes articulations des essieux et à un angle d’attaque de 26°. Ce Q7 est très agréable à mener, quel que soit votre style de conduite. Mis à part un levier de vitesse un peu compliqué à manipuler et un freinage manquant un peu de mordant malgré des étriers 6 pistons en aluminium, nous n’avons pas vraiment trouvé de gros défaut au plus grand des SUV Audi. Le constructeur aux anneaux revendique une consommation moyenne de 5,7l/100km ou 149g/km de CO2. Cela nous semble juste impossible à réaliser dans des conditions normales de circulation. Nous avons relevé une moyenne de 8,7l/100km, et compte tenu des performances, du poids et de l’aérodynamisme, c’est déjà un exploit.

Conclusion

Bien que leurs dimensions soient très proches, on ne devrait pas comparer cette nouvelle Q7 avec le modèle qu’elle remplace. C’est une tout autre voiture. Mieux pensée, plus aboutie. Le design extérieur nous paraît un peu banal, mais nous laissons à chacun le soin de se faire sa propre idée. Par ailleurs, elle se rachète largement sur tous les autres points : dynamisme, intérieur, technologie et sécurité. Mais voilà, cette évolution se paie cash. En générale, la nouvelle Q7 est environ 10.000 € plus chère que sa devancière. Ajouter à cela une liste d’options sans fin et vous pourriez arriver à une note finale vraiment salée. Notre législation fera que ce moteur de 272cv se vendra moins bien que ses homologues dévitaminés de 211 et 218cv, pourtant son agrément de conduite est bien réel, pour une consommation à peine supérieure.


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