La nouvelle Seat Leon (4^ème génération) vient d'être présentée officiellement. Le jour est donc bien choisi pour vous parler une dernière fois de la Seat Leon (3^ème génération) qui est encore au catalogue. Elle couronne sa longue carrière de huit ans (apparue en 2012) en se déclinant en version TGI. Cette version tourne au CNG (Compressed Natural Gas) ou gaz naturel comprimé. Une énergie de substitution à l'essence ou au diesel, qui se veut plus écologique et surtout plus économique pour les petits et moyens rouleurs.

A l'achat, cette Leon TGI 5 portes, motorisée par un quatre cylindres 1,5l de 130cv, est 950 € plus chère que son homologue essence 1.5 TSI de 130cv, soit respectivement 26.059 € contre 25.109 € avec la boite manuelle à six rapports (27.959 € pour la version DSG7). La version ST (break) est quant à elle 940 € plus chère que la ST 1.5 TSI 130, soit 26.999 € contre 26.059 €. Couplée à la boite robotisée DSG7, la Leon ST 1.5 TGI grimpe à 28.899 €. En revanche, elle reste en moyenne 1.000 € moins chère que le 1.6 diesel de 115cv en boite manuelle à six rapports et environ 2.500 € moins chère que le 2.0 diesel de 150cv en boite DSG7.

Extérieur

“L'autonomie semble encore un peu juste, surtout que le réseau CNG belge est encore limité”

Lors de sa sortie en 2012, la Seat Leon présentait des lignes tendues et modernes qui ont par la suite confirmé le nouveau langage de style de pratiquement tous les modèles de la marque. Le facelift subi à la mi-carrière s'est limité aux habituels nouveaux boucliers, à une nouvelle signature lumineuse à LED et à quelques détails intérieurs modernisés. Au fil des années, la Leon a su garder son look dynamique et sportif, surtout en version FR avec les jantes en 18 pouces de série. Etant donné que seule la source d'énergie diffère par rapport à une Leon à essence, rien, ou presque, ne les distinguent à première vue. Elle s'étale sur 4,55m de long, pour une largeur de 1,82m et une hauteur de 1,45m. Les seuls signes distinctifs se trouvent collés à l'arrière. Un sticker vert arborant fièrement l'inscription CNG ou encore la dénomination TGI sur la partie gauche du hayon. La bonne nouvelle vient du coffre, qui, malgré l'arrivée des réservoirs de CNG, conserve ses 587 litres de chargement et s'étend à 1.470l en basculant la banquette arrière. D'un autre côté, il a fallu sacrifier les petits casiers de rangement qui se trouvaient sous le plancher de coffre pour y parvenir.

Intérieur

C'est un peu le même son de cloche dans l'habitacle. La marque espagnole, affiliée au groupe VW, n'a jamais vraiment su se démarquer de l'austérité germanique du groupe. Le choix des matériaux est de très bonne facture et la finition n'a plus grand-chose à envier aux cousines et concurrentes de Wolfsburg. Mais il manque ce petit côté latin et audacieux que l'on attend de Seat. Comme nous vous le disions, cette Leon est arrivée au terme de sa carrière et sera remplacée très rapidement. Ceci explique également le fossé en termes de présentation intérieure qui la sépare des voitures les plus récentes du groupe, comme par exemple la nouvelle VW Golf. Le système d'infodivertissement inclut entre autres l'Apple CarPlay, mais dans son ensemble, le système commence à dater. Autre signe de vieillissement, les ports USB. Ils sont au nombre de quatre. Deux à l'avant (difficile d'accès) et deux autres sur la console arrière. Ce sont des ports USB standards et non pas des USB-C comme le proposent désormais les voitures plus modernes. Autrement, les sièges restent confortables et l'ergonomie bien est étudiée. L'habitabilité aux places avant est intéressante, et c'est encore plus vrai pour les passagers arrière, qui vont bénéficier d'un bel espace pour les jambes.

Sécurité

Si la Seat Leon propose effectivement les dispositifs habituels en matière de sécurité active et passive tels que 7 airbags (dont un pour les genoux du conducteur), l'ABS, l'ESP, des ancrages Isofix et autres, elle manque en revanche de systèmes d'aide à la conduite comme la surveillance d'angle mort, le système de maintien dans la voie, le régulateur de vitesse adaptatif etc etc… Cependant, contrairement aux voitures équipées au LPG (gaz propane liquide), elle est admise dans les parkings souterrains, mais attention, elle n'est pas encore la bienvenue dans les Shuttle de l'Eurotunnel.

Conduite

“Au fil des années, la Leon a su garder son look dynamique et sportif, surtout en version FR”

Comme nous vous l'indiquions quelques lignes plus haut, CNG et LPG sont bien différents. Le premier est du gaz naturel et le second est du gaz propane liquide mélangé à du gaz butane. Le CNG est plus cher que le LPG, mais il reste bien moins cher que l'essence ou le diesel. Le prix du CNG fluctue également et oscille généralement entre 0,85 € et 0,95€/kg. Les réservoirs de la Leon TGI contiennent environ 17kg de CNG et se remplissent aussi vite que celui d'une voiture essence ou diesel. Un plein de CNG coûte donc entre 14,50 et 16,50 €. En conduite normale, cette quantité offre une autonomie de plus de 300km, avec une consommation moyenne 5,2kg/100km et des émissions de 95g/CO₂/km, avant que le moteur ne commence à pomper dans le réservoir d'essence (9 litres, pour une autonomie de +/- 130km). L'autonomie combinée nous semble donc un peu juste, surtout que le réseau CNG n'est pas encore très étendu à Bruxelles (2 à 3 stations) ni en Wallonie (une vingtaine de stations). La Flandre s'en sort bien mieux avec une centaine de stations CNG. Mais l'aspect économique n'est pas le seul avantage du CNG. Il est aussi bien plus écologique. Le moteur TGI émet jusqu'à 20% en moins de CO₂ et jusqu'à 90% en moins de NO_X, et il ne rejette pratiquement aucune particule fine. Il se pose donc en véritable alternative pour le futur, bien que cela reste un moteur purement thermique. Pour le reste, en termes de conduite, vous n'y verrez que du feu. La Leon ST TGI reste très souple et se montre plus silencieuse que son homologue essence (moins de friction interne). Avec ce moteur 1.5 TGI de 130cv et 200Nm, la Leon ST accroche les 100km/h en 10 secondes pour une vitesse de pointe de 206km/h. La conduite reste agréable, la direction est bien calibrée et le freinage est suffisamment puissant. En revanche, nous trouvons la suspension un peu ferme, surtout à l'arrière, ce qui est d'autant plus marqué à vide. Nous avons également relevé un manque cruel de motricité (une maladie sur toutes les Leon). Elle s'emballe facilement et le train avant est vite dépassé, ce qui ne devrait pas être le cas pour une voiture de 'seulement' 130cv et 200Nm. Pour finir, nous pouvons vous assurer que le passage du CNG vers l'essence se fait de manière tout à fait imperceptible.

Conclusion

La technologie CNG est encore méconnue ou du moins incomprise, mais elle semble bel et bien au point. La Seat Leon ST TGI se pose en véritable alternative pour le futur, même si son moteur thermique ne la place pas dans la catégorie 'zéro émission' comme le serait (en théorie) une voiture électrique. Elle reste cependant bien plus écologique que l'essence ou le diesel. La balle est donc, comme d'habitude, dans le camp des pouvoirs législateurs et des investisseurs. Quoi qu'il en soit, les petits et moyens rouleurs devraient sortir leur calculette, car si à l'achat la TGI est un peu plus chère que l'essence, elle l'est bien moins que le diesel et a fortiori encore moins que la voiture électrique. La facilité de ravitaillement et le coût au kilomètre mériterait bien que l'on s'y intéresse d'un peu plus près. En espérant que le réseau de distribution ne cesse de s'étendre dans notre pays. A titre informatif, sachez que cette même motorisation est reconduite sur la quatrième génération de la Leon.