La voiture électrique est l'avenir, dit-on. Les ventes sont en augmentation constante et comme nous l'avons déjà cité à maintes reprises sur auto55.be, c'est surtout l'Europe qui met la pression sur les constructeurs pour qu'ils vendent plus de véhicules électriques.
Des taux de croissance spectaculaires, mais la part de marché reste peu significative
Entre 2011 et 2018, les ventes annuelles de voitures électriques ont quintuplé. Elles sont passées de 1,13 à 5,11 millions d'unités. En 2019 la tendance a encore augmenté de 20%, malgré une baisse en Amérique par exemple. Des chiffres qui semblent spectaculaires à première vue, mais qui dans l'ensemble, ne le sont pas tant que cela. La voiture électrique ne cesse de grignoter la popularité de l'essence et du diesel, mais elle n'a pas encore réellement percé. De janvier à octobre de l'année dernière (les derniers chiffres disponibles), la part de marché du véhicule électrique s'élevait à 7,2%, contre 89% pour les voitures à moteur à combustion. Les marques automobiles peuvent crier leur confiance dans l'avenir de la voiture électrique sur tous les toits, mais les ventes restent à la traine. Aucune des 18 plus grandes marques automobiles n'a enregistré un volume de voitures électriques dépassant 10% l'an dernier.
Plus d'autonomie, mais plus cher aussi malheureusement
La voiture électrique a connu une évolution indéniable au cours de la dernière décennie. Principalement avec l'amélioration de l'autonomie. Mais, selon les chiffres du principal bureau d'analyse Jato Dynamics, la baisse des prix promise depuis longtemps ne s'est jamais matérialisée.
Bien que techniquement beaucoup plus simple qu'une voiture à moteur thermique, son prix reste bien plus élevé. Le développement et les coûts des matières premières (pour la batterie) sont les principaux coupables. Une voiture électrique coute aisément 10.000 € de plus qu'une voiture thermique conventionnelle. Et selon Jato, la différence de prix est partie à la hausse plutôt qu'à la baisse au cours des dix dernières années.
Une voiture électrique coûte en moyenne 15.000 euros de plus
La grande majorité des voitures neuves à moteur à combustion vendues sur le marché européen revendiquent des tarifs compris entre 10.000 et 40.000 euros. Pour une VE, les tarifs s'échelonnent plutôt entre 30.000 et 60.000 euros. Plus précisément encore : le prix moyen pour une nouvelle voiture essence ou diesel s'élevait l'année dernière en Europe à 31.059 euros. Une voiture électrique coutait en moyenne 45.835 euros. Une différence d'approximativement 15.000 euros.
L'écart de prix ne fait que se creuser
Cependant, l'évolution de cet écart de prix est plus troublante que la différence de prix à proprement parler. Le secteur automobile ainsi que les politiques promettent depuis des années que la voiture électrique deviendra moins chère à long terme. Mais les chiffres le contredisent. Au cours des dix dernières années, l'écart de prix en Europe n'a fait que se creuser. Jato estime qu'entre 2011 et 2019, le prix d'une voiture électrique a augmenté en moyenne de quelque 42%. Une récente vague de petites voitures électriques comme la Peugeot e-208 et l'Opel Corsa e pourrait faire baisser le prix moyen de transaction des VE, mais même ces modèles sont encore bien plus chers que leurs homologues à moteur à combustion interne. Et, déclare finalement Jato, les petites voitures électriques sont également devenues plus chères, soit en raison de l'augmentation des prix chez le constructeur, soit à cause de la disparition des aides gouvernementales à l'achat. En 2012, vous pouviez acheter une Renault Zoe en France pour 22.500 euros. En 2019, le prix était déjà passé à 26.580 euros. Bref, la promesse d'une voiture électrique abordable n'est (pour l'instant) pas tenue.