Depuis l'été dernier, le groupe Jaguar Land-Rover a un nouveau skipper. C'est désormais le Français Thierry Bolloré qui donne le ton. L'homme a pris le contrôle de deux belles marques, mais il a également dû prendre des décisions difficiles. Dès le début, il a clairement indiqué que Jaguar allait passer à l'électrique. Ce sera le cas dès 2025. Plus vite que ce que l'on soupçonnait.
Que des modèles électriques dès 2025, qu'est-ce que cela signifie ?
Si la gamme Jaguar ne proposera que des voitures électriques à partir de 2025, cela signifie qu'aucune de ses gammes de produits à propulsion conventionnelle n'aura de successeur direct. Cela implique forcément une transformation radicale de la marque. Bolloré avait indiqué dernièrement qu'il penchait pour le modèle Tesla pour Jaguar, ce qui semble désormais plus nuancé. Après d'autres études complémentaires, ils ont opté pour une autre piste en Angleterre. Plus tôt, le directeur général de JLR a révélé dans les médias qu’il se montrait favorable aux VE compacts. Maintenant, il semble que Jaguar aille plus loin. Produire un nombre moins important de voitures et les vendre à un prix plus élevé.
Qu'est-ce qui se cache derrière cette décision ?
Jaguar était acculée dans un coin. Il n'y avait guère d'autres options. Des concurrents tels que BMW, Mercedes et Audi, qui proposent tous des modèles qui voguent sur les mêmes flots premium, ont tous de meilleurs chiffres de vente. La marque reste un acteur de niche sur notre vieux continent et, même après des décennies d'efforts, elle a du mal à prendre pied sur le marché du leasing. Sur d'autres continents, l'histoire raconte la même chose : enthousiasmer les passionnés, ok, mais percer auprès des masses. Cela s'est avéré trop difficile. Jaguar Land-Rover a longtemps flirté avec les chiffres des pertes et profits. Ensuite, l'électrification forcée du marché européen met la marque au pied du mur.
Des concurrents beaucoup plus imposants et financièrement plus sains, tels qu'énumérés ci-dessus, satisferont l'élan européen en faveur de l'électromobilité avec des modèles supplémentaires. Ils sont en mesure de mettre côte à côte, dans l'offre, des voitures à moteur conventionnel et des voitures électriques. Jaguar ne semble pas avoir les reins assez solides pour cela. Cependant, il sera bientôt inconcevable de continuer à offrir des moteurs conventionnels en Europe. Les seuils de CO2 imposés par l'Europe dictent une électrification toujours plus poussée. Jaguar a donc choisi d'aller de l'avant. Il n'y avait pas d'autres options. Continuer à investir dans les moteurs à combustion interne ? Quitter l'Europe ?
Comment se portent les Jaguars électriques aujourd'hui ?
Voilà deux bonnes années que Jaguar propose son premier modèle électrique au catalogue : l'I-Pace. Il y a deux ans, elle a été élue voiture de l'année en Europe. Mais malgré cela, ce n'est pas un succès commercial. Jaguar était censé présenter une nouvelle XJ électrique pour cette période, mais elle ne viendra pas avant un certain temps. Le développement de l'architecture électrique est une priorité.
Et Land Rover ?
Oui, chez Land-Rover aussi, il y a des modifications au programme. Au cours des prochaines années, les moteurs diesel vont disparaître de la gamme. Et quelques modèles devront passer à la trappe. Les modèles les moins populaires devront disparaitre. Il n'y a pas de détails plus précis, ce qui signifie que seul le Range Rover Evoque, qui se vend très bien, est sûr de son avenir.
Réorganisation
Jaguar Land-Rover traverse une réorganisation presque permanente depuis des années maintenant. Mais un nouveau cycle est en cours. Bolloré veut un organigramme plus plat avec moins de niveaux de direction. Bien qu'il n'en soit pas fait mention, il se peut que le personnel soit également en danger.
Faire de l'argent
Il va sans dire que le nouveau grand patron ne manque pas d'ambition. Il a déjà promis à la société mère, Tata, que dans une dizaine d'années elle aura dans son portefeuille deux des marques de luxe les plus rentables. Il veut renouer avec les bénéfices à partir de 2025.