Il est désormais évident qu’à Paris, les zones à faibles émissions causent beaucoup d'injustice sociale. Normalement, les conditions auraient dû être renforcées le 1er juillet, mais cela ne s'est pas produit. Pourquoi ? De nombreux résidents n’ont pas les moyens de s’acheter une nouvelle voiture. La maire veut en plus transformer le célèbre périphérique en une sorte de ‘’ceinture verte‘’.
Toute personne partant en vacances en France sait qu'il faut acheter à l'avance une vignette environnementale Crit'Air pour pouvoir circuler dans les zones à faibles émissions des villes. On ne peut pas dire que cette vignette soit hors de prix (4,51 €, frais d'envoi compris) mais il faut y penser pour éviter l'amende (68 €). Sur cette base, les autorités françaises vérifient si votre voiture répond aux exigences environnementales. Il existe six catégories Crit'Air, de 0 (respectueux de l'environnement) à 5 (polluant).
Les conditions sont régulièrement renforcées. Normalement, cela aurait dû se produire le 1er juillet 2022. À partir de cette date, les véhicules Crit'Air 3 - c'est-à-dire les diesels Euro 4 (d'avant 2011) et les essences Euro 2 et Euro 3 (d'avant 2006) - seraient interdits dans la zone à faibles émissions. ‘’Seraient‘’, car la capitale française à reporté cet ajustement d'un an car certaines conditions n'étaient pas remplies.
Emprunt gratuit
Selon le journal ‘’Le Parisien‘’, ce report est dû à deux problèmes. Tout d'abord, Paris souhaitait être reconnue par l'État français comme une ‘’zone expérimentale‘’, ce qui permettrait aux résidents de bénéficier d'un prêt sans intérêt pouvant atteindre 6.000 euros pour acheter un véhicule plus respectueux de l'environnement. Ce besoin est apparemment élevé, car de nombreux résidents possédant une vieille voiture n'ont tout simplement pas les moyens d'en acheter une nouvelle. La somme de 6.000 euros est en effet loin d'être suffisante pour l’acquisition d’une nouvelle voiture, ce qui est d’autant plus vrai pour une nouvelle voiture électrique. Mais ce dispositif n'est pas encore en place.
Deuxième problème : il ne peut être contrôlé. Pour contrôler toutes les voitures, il faut un système de contrôle capable d'infliger automatiquement des amendes aux automobilistes. C’est le cas depuis un bon moment à Londres. À défaut, la police parisienne devrait faire ce travail ingrat, mais elle a d'autres priorités. En supposant que les deux questions soient résolues d'ici là, le resserrement commencera le 1er juillet 2023.
Ceinture verte
En outre, Paris réserve une autre surprise aux automobilistes. Anne Hidalgo, la maire de Paris, semble penser que le périphérique, qui est souvent saturé, compte trop de voies. Elle compte en effet en supprimer une dans chaque sens (passant donc de quatre à trois voies). Un couloir de 70.000 arbres serait érigé en lieu et place. L'objectif est de concrétiser cette idée d'ici à 2030.
Pendant les Jeux olympiques de 2024, une voie serait exclusivement réservée aussi bien aux participants qu’aux officiels. Après l'événement, cette voie serait réservée pour les bus, les covoitureurs et autres. La circulation, qui est très dense généralement, devra donc dans sa grande majorité s’effectuer sur la moitié d’espace de circulation d’ici 2030. Il a déjà été constaté dans d’autres grandes villes que, pour diverses raisons, les automobilistes ne sont pas faciles à décourager. Cela conduit généralement à de gros embarras de circulation. Les bouchons s’accumulent et la pollution augmente irrémédiablement, car les véhicules (thermiques) consomment bien plus entre 0 et 10 km/h qu’à 90 km/h.