Suzuki Baleno 1.0 Boosterjet

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Par: VG 31-10-2016

Disparue en 2002, la première Baleno se présentait comme une petite berline quatre portes, déclinée également en citadine trois portes, pour finir sa carrière avec une variante break. La marque japonaise ressuscite la Baleno, mais sous forme de citadine compacte tout à fait différente. Le seul aspect qu’elle hérite de son aïeul réside dans cette surprenante légèreté, entre 865 et 980kg en fonction de la motorisation. Elle atterri dans un segment où la concurrence ne manque pas. Avec cette nouvelle motorisation Boosterjet de 1.0l, la Baleno devra jouer des coudes avec entre autres, la Hyundai i20, la Peugeot 208, la Seat Ibiza ou encore une certaine Renault Clio, reine des ventes.

Globalement, la Baleno n’est pas la moins chère de la bande. Sa gamme débute à partir de 15.899 € (la 208 démarre à moins de 12.000€) par la Baleno GL motorisée par le 1.2l 4 cylindres de 90cv. Cette motorisation culmine à 21.799 € en version GLX avec la boite automatique CVT. Notre monture d’essai, la Baleno GLX, est équipée du nouveau 1.0l Boosterjet de 112cv. Certes bien équipée de série, il faudra tout de même s’acquitter d’au moins 21.299 €. Pour 1.000 € supplémentaires, nous avons eu droit à la peinture métallisée, à la caméra de recul et aux feux antibrouillard. Cette même motorisation, accouplée à la boîte automatique, représente le haut de la gamme et débute à 23.599 €. Ça commence à chiffrer.

Extérieur

La nouvelle Baleno adopte des lignes plutôt simples et passe-partout. Les concepteurs ont pris très peu de risques et ont cruellement manqué d’audace. Du moins si on la compare aux lignes plus modernes et travaillées de la concurrence – Hyundai i20, Renault Clio et Peugeot 208. Certaines touches de chrome viennent aiguiller quelque peu l’ensemble au niveau de la calandre, des contours de vitres et du hayon de coffre. De jolies jantes assombries en alliage léger de 16’’, montées sur des gommes de 185/55 lui confèrent un peu plus de classe, mais pour tout cela, il faudra opter pour la version GLX. Passée désormais dans la catégorie des citadines, l’architecture de la Baleno n’a plus rien en commun avec celle de 2002 dont elle n’emprunte finalement que le nom. L’édition 2016 s’étale sur 4,00m de long (contre 4,23m pour l’ancienne berline), pour 1,75m de large et 1,47m de haut. Un peu plus grande qu’une Peugeot 208 (3,97m) ou un peu plus petite qu’une Renault Clio (4,06m), elle se cale approximativement sur les dimensions de la concurrence. Mais avec 905kg sur la balance, c’est surtout au niveau du poids qu’elle marque une énorme différence. Cela fait plus de 300kg (!!) de moins qu’une Hyundai i20 (1.218kg à motorisation égale) ou encore 235kg de moins qu’une Seat Ibiza. Elle s’en sort très bien avec un coffre disposant de 355 litres de volume. C’est bien mieux qu’une Clio (300l) ou qu’une 208 (285l). Par contre, le seuil de chargement est très haut et peu pratique.

Nous avons enregistré une consommation inférieure à celle homologuée par le constructeur

Intérieur

Plutôt austère au premier regard, l’intérieur de la nouvelle Baleno est bien présenté et relativement soigné. On déplore tout de même la présence importante de plastiques durs sur les panneaux de portes, le tunnel central et le bas du tableau de bord. Sinon, l’habitacle est étonnement spacieux pour le segment auquel elle appartient. Les sièges n’offrent pas un bon maintien latéral, mais ils sont moelleux et confortables. Par contre, la position de conduite serait meilleure si le volant n’était si incliné. Autrement, l’ergonomie est correcte, avec une console centrale simplifiée et des commandes de climatisation faciles à utiliser. L’instrumentation analogique est très claire et lisible, mais le petit écran de l’ordinateur de bord est disgracieux à manipuler. Le système d’info divertissement trônant au sommet de la console centrale dispose d’un écran tactile de 8 pouces. Il reprend la radio, la navigation (en option), les connexions multimédia, le téléphone via Bluetooth et les réglages ainsi que certaines données du véhicules. Sa présentation est toute en couleur, mais l’affichage des menus et la vitesse d’exécution sont obsolètes. Les places arrière ne sont pas en reste et bénéficient d’une habitabilité intéressante, surtout pour les jambes. L’ambiance n’y est pas plus festive, mais on peut s’y installer confortablement à trois adultes. Une prise 12V et une connexion USB y sont mises à disposition. Elle dispose également de quelques espaces de rangements bien utiles ainsi qu’un renfoncement sur chaque portière pour y caser une grande bouteille d’eau.

Sécurité

Jugé insuffisant par l’organisme EuroNCAP, le niveau de sécurité de la Suzuki Baleno mériterait une petite remise en question. Avec une note de 80% pour la sécurité des adultes et 73% pour celle des enfants, la Baleno ne reçoit que 3 des 5 étoiles possibles à l’issue des épreuves imposées par le consortium européen. Elle offre 6 airbags de série, le trio ABS, ESP (programme de stabilisation), EBD (répartiteur de freinage), un témoin de pression des pneus, l’aide au freinage d’urgence (sur GLX uniquement) et un régulateur de vitesse actif (sur GLX).

L’affichage des menus et la vitesse d’exécution du système d’info divertissements sont obsolètes

Conduite

Avant de démarrer le moteur, nous constatons une visibilité périphérique remarquable. Les montants avant sont plutôt fins et ceux de l’arrière sont fort inclinés, ouvrant ainsi un angle qui profite à la visibilité de trois quarts arrière. Ensuite, contact. Cette nouvelle Baleno accueille sous son capot le nouveau moteur 1.0 Boosterjet. Très silencieux, ce petit bloc 3 cylindres développe 112cv à 5.500tr/min, pour un couple de 170Nm dès 2.000tr/min. Si l’on s’en tient aux chiffres, les concurrentes citées plus haut font au moins aussi bien, voire mieux pour la i20 et la Clio, avec toutes deux 120cv. Même constat pour les performances pures. Sur le papier, la Baleno accélère de 0 à 100km/h en 11,4 secondes alors qu’il ne faut que 9 secondes à une Clio (0.9l TCe de 120cv avec boîte 6 rapports) pour atteindre la même vitesse. Pourtant, avec ses 905Kg toute mouillée, la Baleno, n’a rien d’un cachalot. Elle est surtout handicapée par une boîte de vitesse manuelle à cinq rapports, bien trop longs, peu adaptée à ce genre d’exercice. Elle se rattrape en termes d’agrément de conduite, grâce justement à ses longs rapports qui, avec l’aide du couple moteur omniprésent, lui permettent d’évoluer avec fluidité dans la circulation, sans devoir jouer constamment du levier de vitesses. Ce dernier est très doux à manipuler. Le guidage est précis et sans accroc. D’un autre côté, son poids contenu et son équilibre lui confèrent une agilité surprenante et une grande facilité à changer de cap en conduite dynamique. C’est aussi un soulagement pour freiner la voiture. Lors des phases de grosses décélérations, la Baleno reste bien stable et rassurante. Par contre, la direction est trop souple et le volant ne revient pas naturellement sur son point central, ce qui peut parfois surprendre en circulation urbaine. Lors des créneaux, nous avons apprécié la caméra de recul (en option). Mais il n’y a que l’image, car le pare-chocs arrière étant dénué des senseurs de distance habituellement accompagnés des fameux ‘bip-bip’, l’appréciation de l’intervalle qui sépare la voiture d’un obstacle devra se faire uniquement visuellement. Et cerise sur le gâteau, nous sommes parvenus à enregistrer une consommation moyenne de 4,4l/100km, soit moins que les 4,5l/100km ou 105gr/km de CO2 homologués par le constructeur. C’est bien la première fois que ceci nous arrive. Et même si le réservoir paraît tout petit, 37 litres, il est suffisant pour une autonomie ‘théorique’ de plus de 800km.

Conclusion

Esthétiquement parlant, nous trouvons la nouvelle Baleno quelque peu insipide, mais nous laisserons à chacun la liberté de se faire sa propre opinion sur le sujet. Elle ne vise pas non plus la même clientèle qu’une Renault Clio ou une Peugeot 208. Quoi qu’il en soit, cette petite citadine se concentre sur les aspects fondamentaux de ce segment : habitabilité, agilité, agrément de conduite et consommation. Si elle ne fera pas tourner autant de têtes, elle se montre au moins fort agréable à conduire et pratique au quotidien. Silencieuse et douce, elle peut aussi se montrer dynamique, grâce à son rapport poids/puissance favorable et à cette nouvelle motorisation 1.0 Boosterjet volontaire. Si en plus elle consomme encore moins que ce qu’annonce le constructeur… Nous comprenons qu’elle n’existe pas (encore) en diesel. Bien entendu, il y a un hic : ses tarifs. Certes bien équipée (en version GLX), elle se montre un peu prétentieuse au moment de présenter l’addition.


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