DS3 Crossback PureTech 155

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Par: VG 20-03-2019

Le marché premium est en croissance constante et il dégage de plus en plus de profits. C’est encore plus vrai pour le segment des SUV, qui ne cesse de grapiller des parts de marché aux berlines et aux breaks. C’est, entre autres, la raison pour laquelle DS présente son second modèle entièrement conçu par ses soins, la DS3 Crossback. Ce SUV de petite taille a l’honneur d’étrenner la nouvelle plateforme CMP, sur laquelle reposera également la majorité des produits PSA du segment B. Elle a également été dessinée en vue d’accueillir le version purement électrique DS3 Crossback E-Tense – en cours d’homologation. DS prouve son ambition en nous confirmant la présentation d’un nouveau modèle par an jusque 2023, ainsi que l’ouverture, dans les trois ans à venir, de plus de 300 DS Stores et Salons DS à travers le monde – actuellement au nombre de 376.

La DS3 Crossback propose quatre niveaux de finition : Chic, So Chic, Performance Line et Grand Chic. Toutes les versions essence sont motorisées par le bloc 3 cylindres 1,2 litre PureTech qui se décline en trois niveaux de puissance : 100, 130 et 155cv. L’offre diesel est assurée par le bloc 4 cylindres de 1,5 litre PSA développant une puissance de 100 ou 130cv. Seules les motorisations de 100cv (essence et diesel) sont couplées à une boite manuelle à six rapports, alors que la boite automatique à huit rapports est réservée aux versions de 130 et 155cv. L’entrée de gamme se fait par le biais de la DS 3 Crossback Chic essence de 100cv, à partir de 23.400 €. So Chic débute à 25.700 €, la Performance Line est facturée minimum 26.550 € et Grand Chic varie entre 30.400 et 35.650 €. Tout en haut de la gamme, on retrouve la série spéciale de lancement ‘La Première’, dont l’équipement pléthorique de base fera grimper la note à 37.900 € pour la 130cv et 39.650 € pour la version 155cv. De véritables tarifs premium pour une voiture de ce segment !

Extérieur

Le train avant est précis et incisif, quel que soit le type de conduite adopté
Soucieux de se démarquer définitivement de la marque aux chevrons, les concepteurs DS ont attribué à la DS3 Crossback une personnalité à part entière tout en respectant certains codes étrennés par la grande sœur DS7. Avec une longueur de 4,12m, une largeur de 1,80m et une hauteur de 1,53m, elle rend 7cm de long à l’Audi Q2 (4,19m) et 17cm à la Mini Countryman (4,29m). Le design de la petite DS a été relativement travaillé. Elle arbore de jolis projecteurs de phares avant, une signature lumineuse à LED spécifique en forme de boomerang et une calandre en diamant, qui rappelle certains éléments de l’intérieur. La partie arrière, très arrondie, est un poil plus ‘corporate’ que l’avant et rappelle plus facilement sa grande sœur, avec des feux LED cerclés de chrome et positionnés dans le prolongement de la ceinture de caisse. La version de 155cv se reconnait facilement à ses deux sorties d’échappements placées aux extrémités du bouclier arrière. De profil, on s’aperçoit de la taille relativement contenue de la voiture. Les grandes jantes de 18 pouces lui confèrent une certaine prestance, mais déséquilibrent quelque peu les proportions de l’ensemble – elle reçoit des jantes de 16 ou 17 pouces en fonction de la finition ou des options choisies. La découpe des portières arrière en forme d’aileron de requin – clin d’œil à la DS3 compacte – empiète sur la surface vitrée, ce qui, d’une certaine manière, lui donne une allure de petite trois portes surélevée. Premium oblige, la DS3 Crossback se pare de quelques composants technologiques qui sont habituellement réservés aux segments supérieurs, comme les projecteurs à LED matriciels ou les sophistiquées poignées de portières affleurantes, qui se déploient lorsque vous les approchez. Et comme le veux la tendance actuelle, la DS3 Crossback propose différentes possibilités de personnalisation : plusieurs types de jantes, des toits contrastés et autres ‘Inspirations’ portant les noms de Montmartre, Bastille, Rivoli, Opera et Performances Line.

Intérieur

DS souhaite marquer le coup en portant une attention toute particulière aux détails dans l’habitacle. La présentation est hyper moderne est soignée. Les matériaux et tapisseries (tissus ou cuir) sont choisis avec soin et la qualité d’assemblage est indéniable. En revanche, certains plastiques peu engageants persistent dans le bas de l’habitacle, ce qui n’est pas en accord avec l’étiquette ‘premium’ tant recherchée par la marque. Les places avant garantissent un niveau de confort assez élevé pour le segment et la position de conduite est plutôt bonne. Cependant, l’ergonomie n’est pas excellente, car DS persiste à maintenir les commandes de la climatisation dans l’écran d’infodivertissement. Certains boutons de ‘raccourci’ sont disposés sur la console centrale, mais cette dernière manque un peu de cohérence, avec entre autres, les boutons de volume du système audio qui viennent se mêler à la confusion. Le bloc d’instrumentation de 7’’ est entièrement digital et vous aurez même droit (en option) à un affichage tête haute. L’écran flottant du système multimédia passe de 5’’ à 7’’ et même 10,3’’ en fonction de la finition. La qualité d’image est correcte – sans plus, et la vitesse d’exécution a été fortement améliorée. Pour optimiser l’habitabilité, les concepteurs ont creusé les panneaux de portes, ce qui offre une bonne largeur aux coudes et la possibilité d’accueillir une bouteille de 1,5l. En revanche, l’accès et l’habilité aux places arrière n’est pas digne d’un SUV, si petit soit-il. Une fois installé sur la banquette arrière, on a la sensation de se retrouver dans une petite citadine à trois portes. La découpe haute du cadre de la fenêtre citée au point précédent n’y est pas étrangère. Le coffre n’est pas énorme, 350l et jusqu’à 1.050l en couchant la banquette arrière, soit plus de 100 litres de moins qu'un Renault Captur par exemple.

Sécurité

De série, la DS3 Crossback bénéficie de tout l’attirail réglementaire de sécurité, tel que les airbags frontaux, latéraux et rideaux à l’avant et à l’arrière, l’ABS, ESP, le répartiteur de freinage, l’aide au démarrage en pente, le freinage d’urgence automatique, le régulateur et limiteur de vitesse etc. Certains dispositifs plus ‘premium’ sont en options ou réservés aux finitions haut de gamme, comme l’aide au positionnement dans la voie, les projecteurs avant LED Matrix ou la fonction parking entièrement automatisée. Vous ne devrez plus toucher ni au volant, ni aux pédales, ni même à la boite de vitesse, elle gère désormais tout à votre place.

Conduite

L’arrière est plus ‘corporate’ que l’avant et rappelle plus facilement sa grande sœur
Nous voilà confortablement installés au volant de la DS3 Crossback de 155cv. Si elle se montre relativement silencieuse au ralenti et sur routes départementales, son petit trois cylindres de 1,2 litre est en revanche bien plus bruyant lorsque le rythme s’accélère et que le couple est davantage sollicité. La version E-Tence – dont nous avons pu essayer très brièvement un exemplaire en cours d’homologation – s’est logiquement montrée plus silencieuse. Il faudra cependant se montrer patient car elle n’arrivera en concession qu’à la fin 2019. Revenons à notre DS3 Crossback. Son biotope sera principalement la ville et ses beaux quartiers, mais les routes montagneuses et tortueuses de l’arrière-pays niçois se sont révélées idéales pour démontrer l’agilité et les bonnes qualités dynamiques de ce SUV compact. Le train avant est précis et incisif, quel que soit le type de conduite adopté. Il gère plutôt bien le roulis dont souffrent habituellement les véhicules de ce type. En revanche, il montre vite certaines lacunes et termes de motricité – la roue intérieure semble vite dépassée en sortie de virage appuyée par exemple. L’arrière train se fait discret sur routes lisses, mais sautille rapidement dès que la route se dégrade. Les performances sont acceptables compte tenu du rapport poids-puissance (7,77kg/cv). Le 0-100 est abattu en 8,2 secondes et la vitesse de pointe s’élève à 208km/h. Nous n’avons cependant pas ressenti de grande différence – du moins en termes de sensation – entre cette version haut de gamme et la version de 130cv, qui signe respectivement 9,2 secondes et 196km/h. Les accélérations sont linéaires et le manque de sensation est évident. Ce n’est pas non plus ce qui lui est demandé. Cependant, bien aidée par une boite automatique à huit rapports dont le fonctionnement est très discret, la conduite en mode relax est très fluide et silencieuse, et c’est généralement ce que l’on attend d’une compacte polyvalente. Le châssis est rigide, mais les suspensions et les amortisseurs font correctement leur travail en absorbant les aspérités de la route et en maintenant un niveau de confort appréciable. La direction est précise et offre une bonne consistance. Nous ne pouvons malheureusement pas en dire autant du freinage qui, bien qu’offrant un mordant correct, s’est rapidement essoufflé au moment de descendre les cols, avec une pédale spongieuse qui n’était pas des plus rassurantes. Sur ces routes de montagne, le bilan énergétique n’est pas à son avantage, car bien que le constructeur ait homologué une moyenne de 5,5l/100km (5l/100km pour la 130cv) ou 126g/km de CO₂, nous avons relevé une moyenne de 8,9l/100km sur les routes secondaires, et de 12,8l/100km lorsqu’il s’agissait de franchir les cols.

Conclusion

Le constructeur premium français nous a concocté un SUV compact agile avec beaucoup de personnalité. Son look ne passe pas inaperçu, sans pour autant se vouloir ostentatoire. DS lance sa DS3 Crossback dans un segment B-SUV premium encore bien exploitable par la concurrence. Celles qui y sont déjà offre également une haute qualité d’assemblage, mais n’ont pas fait preuve d’autant d’audace et d’inventivité pour ce qui est du design général. La DS3 Crossback leur tient également tête en matière de qualités routières, qu’elle doit principalement à son nouveau châssis plutôt réussi. Mais comme bon nombre de compactes polyvalentes, elle prend davantage soin des occupants assis à l’avant qu’à l’arrière, et comme ses concurrents premium, les tarifs des versions haut de gamme ne sont pas des plus démocratiques.


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