Après l'interdiction des nouvelles voitures à moteur à combustion à partir de 2035, une nouvelle confrontation se profile en Europe autour de la norme d'émission Euro 7. Les nouvelles voitures deviendront nettement plus chères, mais l'Italie élabore des plans pour y mettre un terme.
D'ici 2025, l'Europe prévoit d'introduire une nouvelle norme d'émission avec des exigences plus strictes auxquelles les nouvelles voitures devront se conformer. Le contenu de cette norme aurait dû être connu dès octobre 2020, mais en raison des tergiversations de l'Europe, cela n'a été fait qu'en novembre 2022. Les dispositions exactes doivent encore être approuvées et, comme pour l'interdiction des voitures à moteur à combustion interne - où l'Allemagne, entre autres, a négocié une exception pour les e-carburants - cela pourrait bien poser des problèmes.
L’Italie n’en veut pas
Le ministre italien des transports Matteo Salvini (Lega Nord) veut mettre fin à la norme Euro 7 en formant une minorité de blocage au sein du Conseil européen. Pour ce faire, il se tourne vers la Bulgarie, la France, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie, le Portugal, la Hongrie et la Slovaquie.
De grands constructeurs automobiles tels que Renault, Stellantis et Volkswagen ont déjà indiqué que la norme Euro 7 était une perte de temps et d'argent. Il semble que les investissements importants nécessaires pour adapter les voitures aux nouvelles exigences seraient mieux utilisés pour la transition vers l'électricité. La nouvelle norme impose non seulement des exigences plus strictes en matière d'émissions, mais stipule également que les voitures doivent rester conformes pendant 10 ans ou 200.000 km. Pour la première fois, les particules fines provenant des freins et des pneus sont également prises en compte.
2.000 euro plus cher
L'ACEA, la fédération des constructeurs automobiles européens, craint que la norme Euro 7 n'ait un impact majeur sur les constructeurs et les clients de voiture neuves.Le prix d’achat d’une voiture neuve grimperait en effet de 2.000 euros. Les constructeurs doivent investir massivement dans les nouvelles technologies (recherche, développement, installations d'essai, etc.). Ce sont des coûts qui se répercuteront évidemment sur le client. L'ACEA avertit qu'il n'est plus intéressant pour les constructeurs d'investir dans des modèles plus petits, ce qui limite considérablement l'offre dans les segments inférieurs. Fermetures d'usines, pertes d'emplois, contraction de 7 % du marché automobile et baisse des investissements dans les modèles électriques : les perspectives de l'ACEA sont loin d'être réjouissantes.