Le constructeur allemand de voitures de sport subit un coup dur après l'échec de son pari sur l'électrique. Porsche, qui durant des années a été la machine à profits du groupe Volkswagen, est tombé de son piédestal. Au cours des neuf premiers mois de 2025, le constructeur a vu son bénéfice après impôts chuter de pas moins de 95,9 %, passant de plus de 2,8 milliards à près de 114 millions d'euros. Le bénéfice d'exploitation a même fondu à 40 millions d'euros, contre plus de 4 milliards au cours de la même période l'année dernière. Le chiffre d'affaires a également été affecté, reculant de 6 % pour s'établir à 26,9 milliards d'euros.
Recul historique
Il s'agit d'un recul historique pour une marque qui, ces dernières années, était connue pour ses bénéfices records et ses marges vertigineuses. La marque est passée en mode alerte. Les causes sont désormais claires : Porsche a trop misé sur l'électrification et ce plan s'avère pour l'instant être un échec. Les ventes de la Taycan restent bien en deçà des attentes. De plus, le produit s'est avéré être affecté par des problèmes techniques et une qualité (trop) médiocre. Le succès du Macan électrique se fait également attendre. Parallèlement, la demande s'effondre en Chine, qui a été pendant des années le principal marché en croissance pour la marque.
La goutte qui fait déborder le vase ?
À cela s'ajoutent les incertitudes sur le marché américain, où la réintroduction des droits de douane par Donald Trump touche directement les marques allemandes. La demande mondiale de voitures de luxe est également sous pression en raison de la hausse des taux d'intérêt et de la baisse du pouvoir d'achat dans le segment haut de gamme.
Porsche a récemment annoncé qu'elle renonçait à ses ambitieux objectifs d'électrification et reportait le lancement de nouveaux véhicules électriques. Porsche est contrainte de revoir entièrement sa stratégie. Elle rejoint ainsi une liste toujours plus longue de marques automobiles qui se voient contraintes de revenir sur leurs déclarations ambitieuses et leurs promesses grandiloquentes en matière d'électrification. Auparavant, Volvo, Ford, Volkswagen, BMW, Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat, Alfa Romeo, Jeep, Opel) et Mercedes avaient déjà dû mettre un frein à leurs activités.