SCORE BMW i3 94Ah Range Extender
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Intérieur79%
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Extérieur75%
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Sécurité72%
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Sur la route80%
Vivacité surprenante
Motricité remarquable
Ouverture des portes arrière
Tarifs encore élevés
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Voilà plus de trois ans que la BMW i3 parcourt nos routes et surtout nos villes. Il était donc temps pour le constructeur bavarois d’établir un premier bilan et/ou de se remettre en question. Il en est visiblement ressorti que l’autonomie n’était pas encore suffisante, ce qui a donc conduit les ingénieurs maison à trouver une solution pour étendre le rayon d’action. La voici donc proposée avec une batterie de plus grande capacité, 94Ah (lisez Ampères-heure), mais également d’un petit moteur thermique de scooter qui sert à donner un second souffle à la batterie. Appelez-le ‘Range Extender’ ou prolongateur d’autonomie.
La gamme i3 débute avec une version dépourvue du Range Extender. Elle est facturée 37.450 €. Elle existe aussi avec le pack Advanced, pour 40.400 €. La version Range Extender débute à 41.940 €, mais il faudra débourser au moins 44.900 € pour cette même version avec en plus le pack Advanced. Nous essayons cette dernière, qui avec la peinture métallisée, l’intérieur i Loft, les inserts en bois précieux, la caméra de recul, l’assistant parking, le Connected Drive, les sièges chauffants et quelques autres options réclame un ticket d’entrée de 53.215 €. Non, les voitures électriques de BMW ne sont toujours pas à la portée de toutes les bourses.
Extérieur
Visuellement, la première citadine électrique de BMW n’a pas encore évolué. Elle conserve son design futuriste atypique et son aspect rectangulaire et robuste ainsi que ses dimensions contenues, à savoir 4,00m de long (à peine 3cm de plus qu’une VW Polo), pour 1,78m de large et 1,60m de haut. L’empattement reste à 2,57m. Bien entendu, le poids est à la hausse par rapport à l’ancienne version dotée d’une batterie de 60Ah et sans range extender. Comptez environ 120kg de plus pour notre version d’essai (1.245kg contre 1.365kg). Le volume de chargement est toujours de 260l et peu s’étendre à 1.100l en rabattant les sièges. Les plus observateurs auront aperçu les deux trappes de remplissage. La première est carrée et placée sur l’aile arrière droite, pour recharger la batterie. La seconde est trapézoïdale et se trouve sur l’aile avant droite, pour remplir le petit réservoir de 9 litres du moteur thermique de 647cc. Toujours au rayon ‘détails’, il nous semble que BMW aurait pu faire l’effort de doter cette voiture à l’apparence si moderne de projecteurs de phares à LED en lieu et place des ampoules halogènes ‘old fashion’.
Intérieur
Accueillant, spacieux et lumineux, l’intérieur de la BMW i3 respire la zen attitude. Et non pas exclusivement par le silence qui y règne, mais aussi grâce au savant mélange de matériaux comme le bois précieux (option intérieur Design i Loft) et les tissus clairs, les accents bleus et les matières renouvelables qui vous donnent vraiment l’impression de ne faire aucun mal à la planète. Avec des sièges larges et moelleux, la BMW i3 ne fait pas non plus l’impasse sur le confort. Vous y serez bien assis et l’absence de tunnel central accentuera d’avantage la sensation de liberté de mouvement. La position de conduite et la visibilité sont excellentes et l’ergonomie a été bien pensée. La console centrale est minimaliste et la molette de pilotage du système d’info-divertissement vous tombe sous la main. Les possibilités du système ConnectedDrive sont immenses – comme l’assistant de navigation (en option) qui vous propose de passer en mode EcoPro ou EcoPro+ si la destination que vous entrez est plus éloignée que ce que l’autonomie restante permet – ce qui rend forcément sa manipulation toujours un peu compliquée. A l’arrière il n’y a de la place que pour deux occupants. Ils seront cependant confortablement installés, bien que l’espace aux jambes ne soit pas plus important que celui qu’offre une citadine. Ensuite, on s’y sent un peu trop confiné, et ce pour trois raisons. La première c’est qu’il vous sera impossible d’ouvrir la portière antagoniste mise à votre disposition sans ouvrir au préalable celle de devant – en dérangeant forcément l’occupant qui s’y trouve. Ensuite, les vitres arrière sont fixes, même pas entrebâillantes. Et pour finir, les dossiers des sièges avant montent assez haut, ce qui a tendance à vous gâcher la vue. Bref, il ne faut pas être claustro pour monter à l’arrière d’une i3.
Sécurité
Le consortium européen EuroNCAP n’a attribué ‘que’ 4 des 5 étoiles possibles à l’issue des tests passés par la BMW i3. Et qui plus est, cela remonte à 2013, lorsque cet organisme indépendant donnait ses étoiles plus facilement qu’aujourd’hui. Le problème ne réside visiblement pas dans la protection des occupants. En effet, avec 7 airbags et une structure composée partiellement de PRFC (Plastique Renforcé à la Fibre de Carbone) qui semble tenir les chocs, la note pour la sécurité des adultes s’élève à 86%, alors que celle des enfants descend légèrement à 81%. Par contre, en dotant son i3 d’une surface frontale peu accueillante pour les piétons en cas d’accident, BMW reçoit une mauvaise note de 57% pour leur sécurité. La note pour les aides à la sécurité chute à 55%, car BMW se limite au strict minimum avec l’ABS et l’ESC. Notons aussi que les ancrages Isofix ne sont présents qu’à l’arrière.
Conduite
Allons droit au but : qu’est-ce qu’un Range Extender ? C’est un moteur bicylindre essence (provenant d’un scooter) de 647cc et 38cv. Cette puissance ne s’additionne pas aux 170cv et 250Nm du moteur électrique, puisque le petit bloc thermique n’est pas couplé à la transmission. Il tient juste le rôle de générateur en se mettant en marche lorsque la batterie atteint un certain niveau (environ 10% d’énergie restante). Il est à peine audible et procure un supplément d’autonomie (théorique) de 150km. Mais il émet 12gr de CO2 par km, ce qui ne plaira pas à tout le monde. L’embonpoint résultant de cette greffe a bien entendu un impact sur les performances. Du moins en accélération, car la vitesse de pointe est toujours de 150km/h. Le 0-100 s’effectue maintenant en 8,1 secondes (contre 7,3 s sans le range extender et même 7,1s pour la version 60Ah encore plus légère). Cette opération est aussi amusante que surprenante (surtout de 0 à 60km/h), mais il convient de ne pas la répéter trop souvent, au risque de voir fondre l’autonomie à vue d’œil. Avec la nouvelle batterie de 94Ah, l’autonomie passe de 190 à 300km. Ajoutez-y les 150km apportés par le range extender. Bien entendu, cette autonomie est théorique. En condition hivernales (en utilisant le chauffage et les sièges chauffants), il faut plutôt tabler sur une autonomie totale comprise entre 280 et 310km. Ce qui devrait être similaire en été puisqu’on utilise la climatisation. La BMW i3 offre un agrément de conduite propre aux voitures électriques, c’est-à-dire qu’elle se déplace en silence et dispose d’une réserve de couple instantanée et très rassurante. Si une voiture arrive un peu vite sur vous à un carrefour, pied au plancher et hop, elle décolle littéralement sans le moindre temps d’attente. Et tout cela avec une motricité remarquable, même en plein virage. La caisse est très rigide et les batteries abaissent considérablement le centre de gravité, du coup, l’i3 se montre étonnement agile et précise dans les changements de direction. Par contre la direction est trop souple et ne remonte aucune information de la route. Par ailleurs, le système de régénération de la batterie est tellement puissant, qu’à peine vous levez le pied de l’accélérateur, la voiture freine sans que vous ayez besoin d’actionner les freins, et ce jusqu’à l’arrêt complet. Une recharge complète de cette batterie réclame environ 9 heures sur une prise de courant domestique de 220V. Mais sur une borne de recharge rapide de 50kW en courant continu (DC) et avec les câbles correspondants, une recharge de 80% s’effectue en 40 minutes. Notez que certains grands magasins offrent gratuitement ce service que vous pouvez utiliser pendant que vous faites vos courses.
Conclusion
Avec des performances honorables (si l’on tient compte de l’accélération et des reprises et non de la vitesse de pointe), il suffira de quelques démarrages aux feux rouges pour convaincre n’importe quel électro-sceptique. Chose qui sera bien plus difficile avec les extrémistes écolos, en raison de la présence d’un moteur thermique. Entre les deux, il y a Mr tout le monde qui, à condition d’avoir certains moyens financiers, pourra désormais se déplacer confortablement d’un bout à l’autre de notre pays sans se poser trop de questions ni avoir peur de tomber en panne ‘sèche’. Pour sortir de nos frontières, il faudra être un peu plus organisé et avoir l’âme aventurière.