La semaine dernière, le salon de l'automobile de Pékin a ouvert ses portes en Chine. Une grand-messe annuelle qui n’a pas uniquement été réalisée pour le marché local. Le message s’adresse en effet au monde entier. Et ce dernier est clair : les Chinois veulent conquérir le monde. Surtout en ce qui concerne les voitures électriques. Mais ils ne suivent pas la stratégie attendue. Le véritable plan est bien plus infâme.
La liste des marques chinoises présentes sur le marché européen s'allonge pratiquement chaque semaine. Et ceux qui scrutent leurs sites web sont arrivés à une conclusion : la fameuse voiture chinoise à prix cassé n'existe pas en réalité. Les voitures chinoises sont plus ‘rentables’. En d'autres termes, elles sont légèrement moins chères que leurs concurrentes européennes. Une stratégie délibérée, conclut l'agence de presse Reuters. Une étude a comparé le prix de certains modèles sur le marché national chinois avec ceux pratiqués dans le reste du monde. “Les constructeurs automobiles chinois cherchent avant tout à faire le plus de bénéfices possible, c'est pourquoi ils surenchérissent considérablement sur le prix de leurs voitures en Europe”.
Jusqu’à 179 % plus chères en Europe
Reuters cite par exemple les tarifs du géant de l'automobile BYD. Ils ont calculé que l'Atto 3 était entre 81 et 179 % plus cher qu'en Chine. La BYD Dolphin coûte entre 39 et 178 % de plus. Pour la Seal, il s'agit de 30 à 136 %. Dans notre pays, par exemple, la Dolphin coûte 29.240 euros. En Chine, vous la trouverez pour 15.440 euros. Et ce, alors que Tesla ne facture la Model 3 ‘que’ 37 % plus cher en Europe.
L'Europe a déjà perdu la partie
Selon Reuters, les marges considérables des constructeurs automobiles chinois ont plusieurs conséquences. Ils concluent tout d'abord en mentionnant que la mobilité abordable n'est pas une priorité pour les clients. Ils illustrent ensuite la puissance de la Chine. Puisqu’elle contrôle les chaînes d’assemblage, elle dispose de marges tellement élevées qu'elle pourra toujours battre la concurrence européenne. Et pour la même raison, l'agence doute également de l'efficacité des droits de douane à l'importation. Les Chinois ont l'intention de gagner beaucoup d'argent avec l'Europe. Les allègements fiscaux et les subventions rendent la situation encore plus difficile : quelques centimes de votre déclaration d'impôt retombent sur les comptes des fabricants chinois de véhicules électriques. Pour le dire crûment : L'Europe se fait saigner à blanc et a déjà perdu la partie. Tout cela rappelle la situation des panneaux solaires. La Chine s'est jouée des entreprises européennes sur le terrain. Les décideurs politiques n'ont manifestement pas su en tirer les leçons.