Il est évident que tout le monde n’est pas enchanté par l’imminente électrification imposée du parc automobile européen. C’est par exemple le cas de Carlos Tavares, grand patron de Stellantis, qui s’y oppose ardemment. Principale raison : il a déclaré qu'il ne serait plus en mesure de produire des voitures abordables. Les voitures électriques sont en effet plus chères à l’achat ‘’et le resteront’’. Ses marques automobiles fourniront donc moins de voitures. Il aimerait que les choses se passent différemment.
Dépendance excessive à l'égard de la Chine
“La domination de la Chine s'accentuera avec l'ère des véhicules électriques”En se confiant à l'agence de presse Reuters, Oliver Zipse, PDG de BMW, s'est montré tout aussi critique à l'égard de l'histoire d'amour entreprise par les régulateurs européens avec les véhicules électriques rechargeables. Le prix de vente de ses voitures semble moins l'inquiéter, mais il met en garde contre les risques économiques. Plus précisément, il craint une dépendance particulièrement élevée à l'égard d'un nombre restreint de pays. Il s'agit avant tout d'un avertissement de l'Europe contre la domination de la Chine. Elle est déjà importante, mais le sera encore davantage avec l'ère des véhicules électriques. Aujourd'hui, ce pays, dont les habitudes antidémocratiques sont souvent balayées d'un revers de main au nom des intérêts économiques, est le plus grand producteur de batteries pour voitures électriques. Mais même si nous construisions davantage de batteries, cela ne réduirait guère notre dépendance à l'égard de la Chine. La majeure partie des matières premières destinées à la production des batteries proviennent en effet de ce pays.
Laisser perdurer l’essence
Zipse semble penser que l’agitation autour des véhicules électriques est un peu exagérée. "Si une personne, pour l’une ou l’autre raison, ne peut pas acheter une voiture électrique, mais qu’elle a besoin d'une voiture, voulez-vous qu'elle continue à se déplacer avec sa vieille voiture pour toujours ?" a-t-il laissé échapper à Reuters.
La solution, selon BMW, est de continuer à fabriquer des voitures à essence économes en carburant. Selon le dirigeant allemand, elles continueront de toute façon à exister dans le reste du monde, et pour un long moment encore. D’après lui, la technologie actuelle est encore bonne et devrait le rester encore longtemps.
Le carnage économique est complètement ignoré
Enfin, le PDG se dit également préoccupé par l'emploi. Il s'agit du énième haut responsable à mettre en garde contre les conséquences économiques de l'électrification. Cela fait un moment que ce carnage économique n'est plus une théorie. L'emploi dans le secteur automobile européen diminue à vue d'œil. Des centaines de milliers d'emplois ont déjà été sacrifiés sur l’autel de l'obsession européenne pour les véhicules électriques. Un fait qui n'attire guère l'attention des médias et auquel les hommes politiques ne semblent prêter qu’une oreille sélective.